une voiture créée par une femme et tuée par un homme

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Pour parler de la Doretti, il faut remonter à la marque Swallow, une entreprise de construction automobile établie en Grande-Bretagne en 1920.

La Swallow Coachbuilding Company a été fondée par deux amis et associés, William Lyons et William Walmsley. William Lyons réapparaîtra dans l’histoire.

Swallow se spécialise dans les deux-roues et les side-cars avant de se lancer, en 1927, dans la production d’un dérivé de l’Austin Seven.

Elle était partenaire commerciale de SS Cars Limited qui acheta les actions de William Walmsley en 1934.

Une histoire croisée

Après 1945, SS Cars devient Jaguar, un nom plus facile à porter après la victoire sur les nazis. En 1946, Jaguar vend les usines Swallow à Eric Sanders, directeur de la société Tube Investments, spécialisée dans l’aéronautique.

Le puzzle se met en place. De l’autre côté de l’Atlantique, Dorothy Deen participe à des compétitions automobiles, notamment au volant d’une MG TD.

En 1950, elle crée une société de vente d’accessoires automobiles (spécialités Cal), aidée par son père Arthur Andersen, ingénieur et directeur d’une filiale du groupe Tube Investments.

Les débuts par l’importation

En 1952, Dorothy Deen se rapproche de John Black, patron de Triumph, pour importer les roadsters aux États-Unis.

Par ailleurs, elle a contacté Eric Sanders pour relancer la marque Swallow. L’objectif est de construire et de vendre un modèle de voiture qui serait l’alternative américaine aux petites voitures anglaises appréciées du public américain ; une initiative limitée à la Californie.

Dans l’idée de Dorothy, il devrait y avoir une voiture qui se situe entre les Jaguar et la Triumph TR2. Eric Sanders entre dans le jeu. Et passe à l’action.

Le projet avance

Eric Sanders nommera un de ses meilleurs ingénieurs sur ce projet qui ne démarrera qu’en 1953 ; Franck Rainbow a neuf mois pour concevoir le Doretti.

C’est le nom choisi pour cette voiture : une version Italianisée de Dorothy. L’usine a été immédiatement choisie : celle de la marque Swallow, propriété de Tube Investments.

Pour le châssis, Franck Rainbow partira du châssis TR2 et l’adaptera à l’Amérique : empattement allongé, châssis élargi, chambres à air renforcées.

La carrosserie sera une pièce entièrement conçue par Rainbow, s’inspirant des roadsters britanniques tout en ajoutant des éléments de style américains et italiens.

Une belle voiture

Fin 1953, la Doretti est présentée. La ligne de la carrosserie en aluminium est agréable avec son capot avant élancé et son arrière court ; la finition est de meilleure qualité que les productions britanniques et, surtout, elle peut être personnalisée.

L’intérieur est soigné avec des sièges en cuir, un tableau de bord en aluminium rehaussé de bois et de moquette. Le moteur est celui de la Triumph TR2 : 4 cylindres 2 litres développant 90 ch.

Il est couplé à une boîte de vitesses à 4 rapports avec overdrive. Les performances sont meilleures que celles de la concurrence grâce à un poids maîtrisé.

Le Doretti est bien accueilli

Une fois construits, les Swallow Dorettis sont expédiés en Californie.

Pour le marketing, une société est créée : Cal Sales, dirigée par Dorothy Deen qui en fait la promotion et commence à créer un réseau de distribution.

Elle sera même mannequin pour les différentes publicités de la jeune marque.

La présentation officielle aura lieu à l’Ambassador Hotel de Los Angeles en janvier 1954 pendant six jours. Malgré un prix de 1 102 £ (1 158 £ avec overdrive) par rapport aux 887 £ du TR2, les commandes affluent.

Une concurrence désagréable

Dans les années 1950, le marché américain représentait une opportunité intéressante pour les constructeurs anglais qui y voyaient une opportunité à ne pas manquer.

La Swallow Doretti va déplaire à William Lyons (ancien gérant de Swallow) qui voit dans cette voiture une concurrence aux produits que lance Jaguar.

Il convaincra John Black de cesser de fournir le moteur 2 litres des Doretti et fera pression sur Tube Investments en insinuant de cesser de les fournir. C’est la fin de l’initiative de Dorothy Deen…

276 exemplaires, c’est tout

La dernière Doretti a quitté l’usine en 1955. Et pourtant, la marque avait des projets pour l’avenir, notamment un coupé à toit rigide.

Dorothy Deen continuera de distribuer Triumph en Californie avec les TR2 et TR3. En 1960, elle vend Cal Sales à… Triumph après avoir vendu plus de 15 000 véhicules.

Dorothy Deen a été la première femme constructeur automobile. Sur les 276 exemplaires de la Swallow Doretti, les exemplaires survivants se vendent autour de 60 000 €, pour les passionnés qui pourront les trouver.

 
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