Women in tech : ensemble pour bousculer les codes

Women in tech : ensemble pour bousculer les codes
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29%. C’est la part des femmes dans le secteur numérique, selon un rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), publié en novembre 2023. Pire, seules 16 % d’entre elles travaillent sur des missions techniques. Et la situation est loin de s’améliorer. « Dans les années 1980, les femmes travaillaient davantage dans le numérique qu’aujourd’hui. On est passé de 30 à 15 % dans les métiers techniques », soupire Mélissa Cottin, directrice de l’association Estimnumérique, qui œuvre en faveur de la diversité dans le secteur de la tech en Bretagne.

Ecoles d’ingénieurs : seulement 29% des diplômés sont des femmes

Le déséquilibre vient du choix des études. L’enquête Gender scan 2023, menée par le cabinet Global Contact, révèle que seulement 29% des diplômés des écoles d’ingénieurs sont des femmes. Un chiffre stable depuis dix ans. Dans l’ensemble du secteur des Sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM), la baisse a été de 6 % entre 2013 et 2020. Et la situation ne s’améliore toujours pas, selon Mélissa Cottin. « Depuis la réforme du baccalauréat en 2019, les filles désertent encore plus les filières scientifiques. La tendance est à l’opposé de ce qui était prévu. »

Le déterminisme de genre semble figé dans le temps. Pour les garçons, mathématiques et sciences ; pour les filles, lettres et sciences humaines. Le cliché a la vie dure. «Mais il est possible de s’en sortir», estime Alizée Scherer, ingénieur validation dans une start-up de Lannion.

Alors qu’elle était en première année de psychologie, la jeune femme de 29 ans a effectué un stage sur le thème de l’interaction entre l’homme et la machine. Une révélation. « J’étais en sciences humaines mais je savais que j’irais vers la compréhension des technologies », assure ce « gamer », dont le père et les frères travaillent également dans la tech. Pourtant, elle n’a jamais fait – ni osé faire – de formation dans ce domaine. « J’ai appris le métier sur le tas. Personne ne m’avait jamais parlé de la possibilité d’étudier le numérique. Ce qui me manquait, c’était de ne pas y croire et de ne pas vouloir essayer même si cela me tentait. »

Peur de ne pas être à la hauteur

Sur le plateau technique de son entreprise, on compte quatre femmes, sur une vingtaine de personnes. « Sans que cela pose problème », insiste Alizée. Sur le plan relationnel, c’était assez simple. Mais au début, j’avais vraiment l’impression que je n’y arriverais pas. » En fait, la difficulté à trouver sa place dans la tech ne vient pas forcément de la misogynie ordinaire ou des sales blagues, qui prospèrent souvent dans des milieux strictement masculins. Mais plutôt par peur de ne pas être à la hauteur ou par sentiment d’imposture. “De manière générale, il n’y a aucune volonté de nuire”, ajoute Mélissa Cottin. C’est plutôt un phénomène inconscient, avec la perpétuation des stéréotypes de genre, une mentalité de « boys club »… » Exemple typique, la multiplication des afterworks. « Ces événements, de par leurs horaires, excluent souvent les femmes, qui supportent également les charges domestiques. »

Pour changer les mentalités, Estimnumérique s’adresse aussi bien aux entreprises qu’aux organismes de formation. Elle travaille également à reconvertir les femmes dans la technologie. « Côté reconversion, les choses avancent, mais très lentement », constate Mélissa Cottin. Les parcours sont possibles mais assez longs. » Une chose est sûre, la majorité des entreprises françaises de la tech font aujourd’hui de l’intégration des femmes un objectif prioritaire. Une question d’image, dans un secteur de pointe où la modernité ne doit pas s’afficher uniquement du côté technologique.

 
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