Les nouvelles mesures immobilières annoncées mercredi par la ministre des Finances Chrystia Freeland devraient aider les premiers acheteurs et relancer le marché de l’immobilier neuf, selon les experts.
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Les primo-accédants potentiels qui souhaitent investir dans un bien neuf pourront désormais emprunter sur 30 ans, au lieu du maximum actuel de 25 ans.
« Les premiers acheteurs achètent principalement des maisons existantes parce qu’ils ont moins les moyens d’acheter une nouvelle maison. Là, on permettra de réduire leurs mensualités hypothécaires puisqu’on amortit sur une plus longue période», a indiqué Paul Cardinal de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec.
Pour M. Cardinal, cette annonce pourrait relancer le marché immobilier neuf.
«Ça va probablement dépasser une partie de la demande d’immeubles existants vers du neuf et normalement l’offre suivra en conséquence, donc on devrait contribuer à donner un petit avantage aux nouvelles constructions», a-t-il expliqué, à TVA Nouvelles.
L’autre mesure annoncée par le gouvernement permet aux nouveaux acheteurs de retirer un montant plus important de leur REER, notamment pour la mise de fonds. Ainsi, ils pourront désormais retirer 60 000 $ au lieu de 35 000 $ et commencer à rembourser après cinq ans, au lieu de deux ans actuellement.
Pour Mélanie Bergeron, courtier immobilier chez Proprio Direct, l’augmentation des plafonds est une bonne chose, mais encore faut-il avoir de l’argent.
« On emprunte sur nos REER, on peut les retirer pour la mise de fonds, ce qu’on ne peut normalement pas faire car retirer un REER coûte très cher si on n’a pas atteint la retraite et qu’on a encore des revenus, donc c’est un outil intéressant, il faut l’utiliser. intelligemment et il ne faut pas donner d’illusions aux jeunes », a-t-elle déclaré.
Les prix continuent d’augmenter
De nouveaux acheteurs sur un marché déjà saturé pourraient faire grimper les prix déjà en hausse au premier trimestre 2024, selon un rapport de Royal LePage.
«Même pour louer, c’est cher», explique Mélanie Bergeron, courtier immobilier. Les loyers sont si élevés que parfois les gens se serrent la ceinture et disent : « Écoutez, je me lance dans le projet », car lorsque les taux d’intérêt baissent, il y a encore plus d’acheteurs sur le marché.
Selon elle, la solution pour désengorger le marché et faire baisser les prix est que les acheteurs soient moins exigeants et que chacun revoie son mode de vie, car beaucoup de grandes propriétés ne sont habitées que par une ou deux personnes, alors qu’elles pourraient accueillir une grande famille.
Les prix des maisons unifamiliales à Montréal et à Gatineau ont augmenté de 5,1 % au premier trimestre 2024, de 3,5 % à Québec, de 3,4 % à Trois-Rivières et de 7,4 % à Sherbrooke.
Les prix augmentent lorsque l’offre est inférieure à la demande et si les prix des propriétés baissaient, plusieurs nouveaux acheteurs entreraient sur le marché sans que davantage de logements soient disponibles, ce qui ferait remonter les prix, a expliqué le courtier de TVA Nouvelles.
Le budget fédéral devrait être annoncé le 16 avril.
