Le Nigeria et le Kenya suspendent la distribution du sirop pour enfants Johnson & Johnson jugé « toxique »

Le Nigeria et le Kenya suspendent la distribution du sirop pour enfants Johnson & Johnson jugé « toxique »
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(Agence Ecofin) – Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les médicaments de qualité inférieure ou contrefaits, comme le sirop pour bébé de contrebande, tuent chaque année près d’un demi-million d’Africains subsahariens.

Au Nigeria et au Kenya, les agences nationales de réglementation pharmaceutique ont annoncé le rappel du sirop pédiatrique « Benylin » fabriqué par Johnson & Johnson, suite à la récente découverte d’une toxicité en laboratoire sur le produit.

Selon l’Agence nigériane d’administration et de contrôle des aliments et médicaments (NAFDAC), une analyse a révélé un taux inacceptable de « diéthylène glycol » dans ce sirop utilisé pour soulager la toux et ses symptômes chez les enfants. de 2 à 12 ans. Le « diéthylène glycol » peut provoquer des effets toxiques graves chez l’homme, notamment des douleurs abdominales, des vomissements, de la diarrhée et des lésions rénales aiguës, pouvant entraîner la mort. Cette substance a été associée à la mort d’enfants au Cameroun et en Gambie en juillet 2023.

La NAFDAC a donc exigé l’arrêt immédiat de la vente ou de l’utilisation du produit, demande également formulée ce jeudi 11 avril par son équivalent kenyan, le Pharmacy and Poisons Board (PPB). Le sirop a été fabriqué en Afrique du Sud en mai 2021 et sa date de péremption est fixée à avril 2024, a indiqué l’agence.

La prolifération de faux médicaments en Afrique constitue, selon l’ONU, un problème de santé publique. Dans un rapport d’évaluation de la menace, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) révèle que « Les médicaments de qualité inférieure ou contrefaits, comme le sirop pour bébé de contrebande, tuent chaque année près d’un demi-million d’Africains subsahariens. ».

Face à cette situation, les dirigeants africains sont montés au créneau en mettant en œuvre plusieurs initiatives visant à développer l’industrie pharmaceutique locale en Afrique et à réduire sa dépendance aux médicaments importés. Ainsi, la NAFDAC a mis en œuvre la « politique 5+5 », qui recommande aux sociétés pharmaceutiques nigérianes de se tourner vers la production locale après avoir commercialisé leurs médicaments pendant cinq ans.

Pour l’instant, la société Kenvue, propriétaire de la marque « Benylin » après avoir pris son indépendance de Johnson & Johnson l’année dernière, n’a pas réagi à la déclaration de la NAFDAC, selon la presse nigériane.

Charlène N’dimon

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