Le constructeur américain de véhicules électriques Tesla vient d’éviter un long procès sur son emblématique technologie d’aide à la conduite. Il a passé un marché avec la famille de la victime, un ancien ingénieur d’Apple tué il y a six ans.
L’accord déposé lundi devant le tribunal de San Jose (Californie) ne révèle pas le montant que Tesla versera à l’épouse et aux deux enfants de Walter Huang. Le père est décédé le 23 mars 2018 à Mountain View, peu après l’accident.
Dans la plainte déposée en 2019, les plaignants estiment que le système « Autopilot » de Tesla, activé au moment de l’impact, était « défectueux » car « il a mal identifié les lignes de démarcation des voies sur l’autoroute, n’a pas réussi à détecter le garde-corps en béton et a “Il n’a pas freiné la voiture mais au contraire l’a accélérée” à l’approche du terre-plein central.
Le régulateur américain des transports avait indiqué en juin 2018 dans un rapport préliminaire que le conducteur n’avait pas les mains sur le volant au moment de l’accident, malgré les alertes de l’ordinateur de bord. D’autres plaintes ont été déposées contre le produit phare d’Elon Musk et son système controversé d’aide à la conduite.
Fausse impression
En octobre dernier, Tesla a remporté une victoire lorsqu’un jury a conclu qu’il n’y avait aucun défaut de fabrication dans le « pilote automatique » d’une Tesla impliquée dans un autre accident mortel. Un conducteur est décédé en 2019 après que sa Model 3 ait tourné à droite sur une autoroute près de Los Angeles, heurté un arbre et pris feu. Selon des survivants, l’ordinateur avait provoqué une sortie de route de la voiture sans possibilité d’en reprendre le contrôle.
Ce verdict n’exonère cependant pas le logiciel en général, accusé par de nombreux acteurs et experts du secteur de donner aux conducteurs la fausse impression que la voiture se conduit toute seule. « Autopilot » permet d’adapter la vitesse au trafic et de maintenir le cap sur une voie. Le groupe automobile précise sur son site internet que le conducteur doit rester vigilant, les mains sur le volant.
Tesla propose et teste également des options plus avancées comme le changement de voie, l’aide au stationnement ou la prise en compte des feux tricolores, intégrées selon les pays dans les options « Pilote automatique amélioré » ou « Capacité de conduite entièrement autonome ».
Début 2022, Tesla a dû désactiver une option permettant aux voitures de ne pas s’arrêter complètement au « Stop » sous certaines conditions. Elon Musk promet depuis des années une autonomie totale d’ici l’année prochaine.
ats/miro
