l’Etat et l’actionnaire majoritaire, Sucre Participation, à couteaux tirés

l’Etat et l’actionnaire majoritaire, Sucre Participation, à couteaux tirés
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Une grosse pierre dans les turbines de la Nouvelle Société sucrière de la Comoé (SN Sosuco), créée en 1968 à Banfora, dans la région des Cacades. Depuis que l’État a dénoncé, en Conseil des ministres du 25 octobre 2023, l’accord de 1998 qui autorisait le transfert de ses parts dans SN-Sosuco à des particuliers, notamment à la société Sucre Participation du groupe Aga Khan, un vent de L’incertitude souffle sur l’entreprise.

Suite à cette décision, le ministère du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes Entreprises, Serge Gnaniodem PODA, a apporté des précisions. Il a expliqué que SN-Sosuco a appartenu à l’État jusqu’en 1998, année au cours de laquelle l’État a vendu ses parts à un consortium stratégique, Sucre Participation, lors de la vague de privatisations.

Le conglomérat Aga Khan injecte 20 milliards FCFA

Aux termes des engagements, Sucre Participation devait investir environ 20 milliards de FCFA sur une période de 5 ans, pour renforcer les capacités de production de canne à sucre et de sucre à l’échelle nationale, ainsi qu’œuvrer pour rendre durable la production de sucre. l’alcool, par l’intermédiaire d’une autre société annexée à la SN-Sosuco appelée « Société de Production d’Alcool (SOPAL) ».

Malheureusement, a constaté le ministre Poda, Sucre Participation n’a pas respecté ses engagements, ce qui a contraint l’Etat burkinabé à nationaliser la SN-Sosuco. Dans cette dynamique, le gouvernement a nommé, le 7 février 2024, un nouveau directeur général à SN-Sosuco, en la personne de Séraphin Dembélé, en remplacement de Mouktar Koné, promu par Sucre Participation. Il n’en fallait pas plus pour que le PDG de Sucre Participation, Mahamadou Sylla, sorte de son silence.

Dans une correspondance en date du 9 février 2024 adressée au Ministre Serge Gnaniodem PODA, il a indiqué que Sucre Participation ne s’oppose pas au rachat de SN-Sosuco. Mieux encore, l’entreprise s’attend à ce que des discussions aient lieu avec les autorités burkinabè pour définir « le cadre et les modalités de rachat de la participation majoritaire au capital détenue par Sucre Participation », lorsqu’interviendra la nomination d’un nouveau PDG.

L’Etat nomme un PDG, la justice suspend sa décision

Imposer la nomination d’un nouveau PDG à Sucre Participation, a indiqué le PDG Sylla, dans sa correspondance « reviendrait indéniablement à le priver de la jouissance de ses droits de propriété sur les parts qu’il détient dans le capital de la société ». Il a également rappelé que la Constitution burkinabè, en son article 15, garantit le droit à la propriété, précisant qu’« il ne peut être porté atteinte qu’en cas de nécessité publique constatée dans les formes juridiques et sous condition d’une juste indemnisation fixée conformément aux loi.”

Au-delà de cet écrit, Sucre Participation a porté plainte contre la nomination du PDG Séraphin Dembélé et a obtenu gain de cause. Par arrêté de référé en date du 13 février 2024, le Conseil d’État a ordonné la suspension de la délibération du Conseil des ministres nommant Séraphin Dembélé. En conséquence, la cérémonie d’installation de l’intéressé qui était prévue le mardi 13 février 2024 à Banfora, a été reportée.

Malgré cette décision défavorable, l’État burkinabè est revenu à la charge en nommant le 21 février un autre DG, Djakaridja Hema Ouattara. Cet économiste, planificateur et administrateur des services de santé n’a pas encore pris ses fonctions. Selon certaines sources, l’Etat burkinabè et Sucre Participation n’ont pas encore trouvé de terrain d’entente.

Les informations de Confidentiel Afrique indiquent que Djakaridja Hema Ouattara s’impatiente, au point d’organiser une marche de soutien. Cette affaire, qui oppose l’Etat burkinabè à Sucre Participation, est déplorable. Le souhait le plus ardent est que les deux parties parviennent à un compromis.

L’enjeu est de taille, car SN Sosuco avec sa capacité de production annuelle de 30 000 tonnes de sucre pour un besoin national annuel d’environ 120 000 tonnes, et premier employeur privé du Burkina Faso avec un effectif de plus de 3 000 salariés et plus de 10 500 emplois indirects . Même si elle connaît des difficultés à écouler ses produits ces dernières années, en raison de l’invasion du marché par le sucre importé, la SN Sosuco a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 15 milliards de FCFA en 2022.

 
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