l’intérim est aux abois, plombé par la situation économique et la crise du cognac

l’intérim est aux abois, plombé par la situation économique et la crise du cognac
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Le cognac a du mal, tout le monde trinque

Chômage partiel chez Verallia, activité atone dans le conditionnement, travail intérimaire… Tous les acteurs du secteur commencent à ressentir les effets de la baisse de l’activité cognac. Avec inquiétude alors que les signes de reprise s’estompent.

La situation économique pèse aujourd’hui clairement sur la demande, avec, au niveau national, une nette dégradation de l’emploi intérimaire en janvier dernier (-9,8%) selon Prism’emploi, l’organisation professionnelle des entreprises d’emploi intérimaire et de recrutement.

A cela s’ajoute pour les agences plus dépendantes du secteur des spiritueux cette crise du cognac dont les conséquences, les premières enregistrées au dernier trimestre 2023, continuent de peser sur leur activité, la reprise espérée par le secteur étant toujours attendue.

Des résultats en berne

« Nos chiffres n’ont jamais été aussi bas. Après une baisse d’activité de près de 50 % sur les mois d’octobre et novembre, c’est à peu près la même chose en début d’année », précise Mélanie Maunoury, directrice de l’agence Espace intérim. Cognac, rue Henri Fichon, entreprise de travail intérimaire et d’insertion (ETTI) également basée à Jarnac et Barbezieux.

Le freinage est sévère […] Jusqu’à quand, c’est la question qui nous concerne tous.»

Et d’osciller entre inquiétudes et espoirs pour les mois à venir. « Pour nous, c’est beaucoup d’incertitude. Nous espérons que cela pourra recommencer au second semestre. De par notre particularité (acceptée par l’Etat), nous ne sommes pas en danger, mais cette crise ne doit pas non plus s’éterniser.»

Pas d’effondrement non plus à l’agence Synergie Cognac, rue de Monplaisir, malgré une grave baisse d’activité qui se poursuit également depuis octobre dernier.

« Nous sommes au même rythme, 30 à 40 % pour un début d’année 2024, une période de reprise toujours compliquée en général, mais qui l’est vraiment encore plus cette année », accuse son manager, David Chevalier.

Les craintes sont également nombreuses quant au manque total de visibilité. « Nous faisons de très belles années grâce au cognac, nous ne allons pas nous plaindre non plus, mais les freins sont sévères et durs. Jusqu’à quand, c’est la question qui nous concerne tous.»

Sachant que le mois de mai est généralement faible en activité pour l’intérim, chacun espère voir le vent de la reprise commencer à souffler dès le mois de juin. Un vœu pieux selon Jean-Pierre Bernadet, directeur de l’entreprise éponyme de décoration verrière de Châteaubernard.

“On ne peut pas s’attendre à un miracle”

Un rebond cette année pour le cognac, celui qui est aussi président d’Atlanpack, le centre régional qui regroupe la filière du packaging et du conditionnement pour spiritueux, n’y croit guère.

« Je ne pense pas que l’activité du cognac revienne à son niveau antérieur compte tenu de la situation économique aux États-Unis, en Chine et de la situation internationale. D’autant qu’il n’y a aucun espoir que cela change à long terme », analyse-t-il.

Pessimiste? ” Raisonnable. En ce début d’année, le carnet de commandes de mon entreprise est inférieur de 20 à 25 % à celui de l’année dernière. Nous ne pouvons pas nous attendre à un miracle. Il faut apprendre à vivre avec le niveau d’activité actuel et pour un certain temps», estime celui qui a déjà coupé tout recours à l’intérim depuis septembre dernier.

« Comme d’autres, nous sommes en train de nous structurer pour accompagner nos entreprises avec ce volume d’affaires et assurer leur pérennité, nous en sommes là aujourd’hui. » Dans le dur aussi, ce qui laisse présager un avenir encore difficile pour l’emploi cognaçais, et pas seulement pour l’intérim.

 
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