comment garantir la stabilité des banques ? – .

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C’est LE casse-tête des organismes de régulation financière. Comment empêcher les banques de prendre trop de risques sans les dissuader de prêter ?

Il y a un an, de grandes craintes planaient sur le système financier international. En mars 2023, quatre banques régionales américaines, dont la Silicon Valley Bank, ont fait faillite. L’une des causes avancées était un assouplissement des règles pour les établissements de taille moyenne dans le but d’alléger les contraintes auxquelles ils devaient faire face. A peine mises en place, les solutions imaginées par les régulateurs pour renforcer la solidité des banques américaines font déjà l’objet de critiques.

Se pose la question de leur efficacité, et plus particulièrement de l’exigence toujours croissante pour les établissements bancaires de disposer de fonds propres de précaution. Est-ce le seul moyen de réguler l’activité des banques sans entraver leur contribution à la croissance économique ? Notre travail explore l’utilisation d’autres outils.

Le capital, gage de stabilité

Si l’on devait simplifier le bilan d’une banque, il pourrait ressembler au schéma suivant :


Fourni par les auteursCC PAR

A l’actif du bilan, on retrouve les différentes activités dans lesquelles la banque investit. D’une manière générale, elle peut choisir d’accorder des prêts à des particuliers ou à des entreprises et d’investir sur les marchés financiers par l’achat et la vente de titres financiers tels que des actions et des obligations.

Pour financer ses investissements, une banque peut recourir à différentes solutions. Au passif du bilan se trouvent les trois principales sources de financement d’une banque : le capital, la dette et les dépôts (des particuliers et des entreprises). Si le capital représente les fonds propres appartenant à la banque (bénéfices des années précédentes réinvestis) et à ses propriétaires/actionnaires, les dettes et les dépôts sont des fonds prêtés par d’autres investisseurs que la banque doit rembourser selon un échéancier plus ou moins déterminé. Dans le cas de l’endettement, on retrouve principalement des emprunts et des obligations bancaires qui doivent être remboursés selon un échéancier et des conditions planifiés à l’avance. Les dépôts, quant à eux, regroupent les fonds épargnés par les particuliers et les entreprises au sein de l’institution. Dans certains cas, comme les dépôts à vue (comptes courants) et certains comptes d’épargne, le remboursement peut être exigé à tout moment. C’est ce qui se produit par exemple lorsque vous payez par carte de crédit ou retirez de l’argent liquide.

Puisqu’il n’entraîne aucun remboursement, le capital représente la Source de financement la plus stable dans le temps. Cette caractéristique lui permet également d’amortir un choc comme le non-remboursement d’un emprunt (défaut) sur un prêt accordé par la banque à une entreprise par exemple. Si nous revenons à notre schéma ci-dessus et simulons un défaut sur un prêt d’actif, la valeur totale du bilan diminuera de sorte que le total de l’actif diminuera du montant du prêt non remboursé et le choc sera absorbé au passif par une réduction. en capitale.


Fourni par les auteursCC PAR

Si le nombre de défauts augmente dans une certaine proportion, alors le capital ne sera pas en mesure d’absorber toutes les pertes, ce qui amènera la banque elle-même à faire défaut sur sa propre dette. Dans le cas le plus extrême, une liquidation de l’institution peut survenir et entraîner par la suite une baisse de la confiance générale dans le secteur bancaire, accompagnée d’une contagion à d’autres institutions, ce qui pourrait perturber le bon fonctionnement général de l’institution. économie.

Cette illustration montre l’importance du capital comme outil de stabilisation des banques. Elle permet à ces derniers de jouer pleinement leur rôle de financiers de l’économie en répondant à l’investissement dans les projets des particuliers et des entreprises. Elle absorbe une grande partie des risques sous-jacents et contribue ainsi au développement économique d’un pays. Il serait alors tentant de réglementer pour inciter les banques à utiliser davantage de capitaux pour financer leurs activités.

Réguler le capital : une nécessité ?

Pour que les banques puissent gérer de manière autonome les risques qu’elles prennent en accordant des crédits (prêts), il s’agit de les inviter à puiser dans leurs propres ressources financières, le capital, sans recourir ni à l’endettement ni à l’intervention d’un tiers (banque centrale). , gouvernement) en cas de défaut d’un emprunteur. Quel est alors le niveau minimum de capital qu’une banque doit maintenir par rapport au risque de ses prêts ?

En 1988, le Comité de Bâle a introduit le ratio Cooke calculé comme le rapport entre le niveau de capital et le niveau d’actifs de la banque ajusté au risque. Un seuil minimum est fixé à 8% des fonds propres pour tous les établissements de crédit (Accords de Bâle I). En 2004, avec le ratio McDonough, le seuil est resté à 8 % mais le calcul est devenu plus précis et a séparé les différents types de risques (Accords de Bâle II). L’objectif est d’inciter les banques à accroître leur vigilance et à être plus transparentes sur la nature de leur exposition aux risques.

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La chute de Lehman Brothers et la crise financière de 2008 marquent un point de rupture. Ils contribuent au développement des accords de Bâle III. Un nouveau cadre réglementaire se met en place avec la mise en place de nouvelles exigences : les banques sont contraintes d’augmenter encore leur niveau de capital dit de haute qualité, plus particulièrement les bénéfices non répartis et les actions ordinaires. En outre, le nouveau cadre réglementaire élargit la couverture des risques et restreint davantage l’effet de levier, c’est-à-dire le recours à la dette pour financer les activités bancaires.

Les deux innovations majeures de Bâle III sont l’introduction de deux ratios de liquidité incitant les banques à détenir davantage de liquidités pour mieux répondre à la demande et le fait que les exigences de fonds propres varient dans le temps. L’idée est de lisser les cycles d’offre de crédit en prêtant moins pendant les phases d’expansion économique, afin de maintenir un certain niveau de provisions utilisables pendant les phases de récession.

Face à ces exigences réglementaires, les banques ont deux options : augmenter le niveau de capital ou réduire leur exposition au risque en prêtant moins ou en privilégiant les projets les moins risqués. Si la première option semble être la cible des régulateurs, l’ajustement au niveau des actifs peut dans certaines conditions être privilégié par les banques car plus facile à mettre en œuvre, au détriment de la croissance économique.

Une étude a montré que, sous Bâle II, une augmentation de 1 % des exigences de fonds propres contribuait à réduire l’octroi de crédit de 4,5 %. Dans ces conditions, quelle pourrait être la meilleure solution pour garantir la stabilité du système bancaire sans ralentir le développement économique ? Autrement dit, comment inciter les banques à détenir davantage de capital tout en maintenant leur activité d’octroi de crédit ?

Une alternative, taxer la dette

Une alternative à la régulation du capital des banques développées dans certains pays européens vise à réduire le coût relatif des fonds propres par rapport à la dette, en ayant recours à la taxation des dettes dans les bilans des banques. En règle générale, emprunter des fonds par le biais de l’endettement est moins coûteux que d’augmenter les fonds propres : les prêteurs (les détenteurs de dettes) exigent un rendement inférieur à celui des actionnaires (les détenteurs de capitaux) car les risques ne sont pas les mêmes. En cas de liquidation par exemple, les premiers récupéreront leurs cotisations en priorité sur les seconds.

Dans ce contexte, le FMI a proposé en 2010 de mettre en place une taxe sur la dette bancaire en plus des exigences réglementaires en matière de fonds propres. Celui-ci vise à inciter les banques à réduire leur niveau d’endettement devenu plus cher et donc, indirectement, à trouver d’autres sources de financement dont le capital.

Une étude souligne le succès de cette initiative dans le rééquilibrage des bilans bancaires en faveur du capital ; nos travaux démontrent que cette taxation des dettes bancaires contribue également à soutenir l’économie à travers un plus grand volume de crédits accordés.

Non seulement une augmentation de la fiscalité de la dette entraîne une réduction de l’endettement au profit d’une augmentation de capital, mais en plus la banque peut élargir son champ d’action et soutenir son offre de crédit tout en respectant les exigences réglementaires fixées par le comité de Bâle. Il semblerait donc qu’une combinaison de réglementation et de fiscalité serait la plus efficace pour maintenir un système bancaire stable et un soutien financier à l’économie réelle.

 
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