À un peu plus d’une semaine de Pâques, seriez-vous prêt à payer plus pour votre chocolat ? Le prix du cacao augmente fortement sur le marché mondial, mais les chocolatiers tentent de s’adapter.
La frénésie des derniers jours avant Pâques se ressent clairement à la Chocolaterie Samson, une institution trifluvienne. Sa propriétaire Nancy Samson et ses collègues travaillent fort pour préparer le plus de pièces possible pour les clients, tout en essayant de réduire les coûts.
La chocolatière fut surprise lorsqu’elle reçut la facture de son beurre de cacao : son prix avait doublé. Avec l’augmentation constante du coût des matières premières, elle a adapté sa production de Pâques.
« Nous avons créé des moulages plus petits et plus accessibles afin que les gens puissent toujours en acheter davantage. Je travaille depuis 30 ans pour sensibiliser la population à manger du bon chocolat. Si les gens nous laissent tomber, le métier de chocolatier n’existe plus ! C’est un peu ma philosophie derrière l’augmentation des prix », a expliqué Mme Samson.
Au cours de la dernière année, le prix du cacao a presque triplé sur le marché mondial. Le problème est que la demande reste la même, mais la production connaît des difficultés à cause des conditions climatiques.
« Environ les trois quarts de la production de cacao se trouvent dans les pays africains, principalement en Côte d’Ivoire et au Ghana, le pays voisin. Soixante-quinze pour cent de la production vient de ces pays et c’est vraiment un désastre au niveau de la récolte », a détaillé Simon Brière, stratège de marché senior chez RJ O’Brien.
À la Chocolaterie Samson, la hausse des prix en magasin est de 10 % par rapport à l’an dernier. Cela ne semble pas freiner les clients rencontrés sur place. Toutefois, les prix n’ont pas fini de grimper, notamment au cours de la prochaine année, estime Simon Brière.
“Il va évidemment y avoir une guerre d’enchères pour les approvisionnements et c’est exactement ce que nous constatons sur les marchés.”
Pendant ce temps, Nancy Samson admet que ses bénéfices diminuent. La chocolatière compte sur sa créativité pour continuer son activité d’entrepreneur.
« Pour l’instant, je vis pleinement Pâques, je suis heureux. C’est ma fête chocolatée ! Ensuite, j’essaie d’être le plus positif possible !
