L’écoute en ligne continue de gagner des adeptes au Québec

L’écoute en ligne continue de gagner des adeptes au Québec
L’écoute en ligne continue de gagner des adeptes au Québec

Le marché de la musique en ligne au Québec n’a pas encore atteint sa pleine maturité. Le nombre d’écoutes sur les plateformes a bondi de près de 12 % en 2024, une croissance qui n’est peut-être pas étrangère au fait que les ventes de disques compacts ont continué de chuter.

Figure bien connue de l’industrie musicale au Québec, le producteur Pierre Marchand estime que la croissance du marché de la musique streaming finira tôt ou tard par plafonner. Toutefois, les chiffres dévoilés jeudi par l’Observatoire de la culture et des communications laissent croire que les Apple Music et Spotify de ce monde n’ont pas encore conquis leur plein nombre d’abonnés au Québec. Selon le fondateur de MusiquePlus, les gains récents des plateformes se situent probablement chez les auditeurs, souvent plus âgés, qui étaient encore attachés au CD.

« Pendant longtemps, j’ai pensé que les artistes qui avaient un public plus âgé avaient raison de ne pas mettre leur musique sur les plateformes. Je ne le pense plus aujourd’hui. Cela ne vaut plus la peine de ne pas être sur les plateformes pour un artiste. Ce n’est pas vrai que l’absence de plateformes amènera le public à revenir au CD», affirme Pierre Marchand.

Quelle place pour la musique québécoise ?

Au Québec, il ne reste plus beaucoup d’artistes marquants qui résistent encore aux plateformes. Citons encore les catalogues de Ginette Reno et Claude Dubois, largement absents des services d’écoute en ligne.

Pourtant, la musique québécoise représente une infime partie des 31 milliards d’écoutes générées par les plateformes en 2024. Seuls Les Cowboys Fringants et Charlotte Cardin ont réussi à se faufiler dans le classement des 20 artistes les plus écoutés pour l’année qui vient de se terminer. couler.

Consultez la liste des artistes les plus écoutés au Québec en 2024

« Ce n’est pas une surprise pour nous. La musique québécoise représente encore environ 7 % de l’écoute totale, dont 5 % pour les francophones. C’est assez stable depuis qu’on compile ces chiffres», déplore Eve Paré, la directrice générale de l’ADISQ, qui souhaiterait que les algorithmes valorisent davantage les artistes locaux.

Retour du vinyle (et du CD)

À l’ère du numérique, le regain de popularité des tourne-disques peut sembler une anomalie. Et pourtant, c’est bien réel. En 2014, au début du phénomène, 83 000 disques vinyles étaient vendus au Québec. Dix ans plus tard, ce chiffre dépasse les 330 000, soit une hausse de 23 % par rapport à la seule année dernière. Et ces données ne prennent pas en compte les vinyles achetés d’occasion.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE ARCHIVES

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Plus de 330 000 vinyles ont été vendus au Québec en 2024.

« Ce qui a le plus changé ces dernières années, c’est qu’il y a des jeunes de 20 ans, qui n’ont jamais connu l’ère du vinyle, qui viennent désormais en magasin. Au départ, lorsque le vinyle a commencé à revenir à la mode, je ne pensais pas que ce serait quelque chose qui se transmettrait d’une génération à l’autre», raconte Jean-François Rioux, propriétaire du disquaire Le Uproar, à l’occasion du Place Saint-Hubert.

Pourtant, le vinyle est aujourd’hui victime de son succès. Les prix ont explosé ces dernières années. Au point que certains mélomanes attachés aux supports physiques reviennent désormais aux disques compacts.

« Cette année, mes ventes de CD d’occasion ont dû augmenter de 10 %. Cela se comprend : un CD coûte environ 5 dollars, alors que les vinyles sont devenus inabordables pour de nombreuses personnes. Récemment, j’ai commandé un vinyle de jazz pour 48 $. Cela veut dire que je devrai le vendre pour une soixantaine de dollars. Tout le monde ne peut pas se le permettre», souligne Jean-François Rioux.

A noter que les CD d’occasion ne sont pas intégrés dans les données rendues publiques par l’Observatoire de la Culture et de la Communication. En 2024, les ventes de CD neufs ont continué de baisser. Si la tendance se poursuit, les ventes de vinyles neufs dépasseront bientôt celles des disques compacts, un point critique déjà atteint aux États-Unis.

Apprendre encore plus

  • 527 000
    Nombre de disques compacts vendus au Québec en 2024, en baisse de 25,5 % sur un an
    332 000
    Nombre de disques vinyle vendus au Québec en 2024, en hausse de 23,4 % sur un an
  • 31 milliards
    Nombre d’écoutes au Québec sur les plateformes, en hausse de 11,7 % par rapport à 2023

    Source : Institut de la statistique du Québec

 
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