l’incontournable Clara Luciani à Floirac ce jeudi

Ceux qui lui disaient au tout début qu’elle n’avait ni voix ni présence scénique sont désormais un peu discrets. On découvre Clara Luciani, une enfant de Septèmes-les-vallons près de Marseille, un peu fragile sur le podium des découvertes aux Francofolies de la Rochelle à l’été 2017. La brune à frange fête alors ses 25 ans, sort un premier EP remarqué (« Monstre d’Amour »). Il débute sa carrière solo, après le collectif La Femme puis le duo Hologram.

Certaines chansons de « Sainte-Victoire » sont déjà là. Ce premier album imposera la chanteuse sur la scène d’une pop francophone fédératrice, héritière directe de Françoise Hardy dans la capacité et l’appétit d’intégrer le savoir-faire anglo-saxon (tendance britannique) quand cordes et cuivres font décoller la guitare. ou la voix de piano originale. Avec le tube « La Grenade » pour standard, l’élégante et naturelle au sourire maousse monopolise les podiums des ventes et les Victoires de la Musique (révélation en 2019, puis artiste féminine en 2020 et 2022).

Vraie-fausse légèreté

La jeune femme écrit ses textes depuis le début. Pas de passionaria de lanceur d’alerte chez l’auteur de « Tout pour moi » mais une carte de tendresse arpentée avec sincérité et justesse. Le féminisme de Clara Luciani ne se brandit pas, il se distille par petites touches, tout aussi efficaces, à travers les doutes et les impasses imposées.

Après cette “Grenade” isolée, l’affirmation devient plus forte, lorsqu’elle chante sur le deuxième album “Cœur” la liberté retrouvée au terme d’une relation toxique (“Respire encore”), ou le cul de son amour parti à qui elle laisse “Le reste”.

Le clip de cette dernière, tourné dans le style Jacques Demy qu’elle adore, symbolise bien l’artiste : une légèreté assumée pour ne pas voir (trop) ce monde en mode dégradé. A ses côtés depuis les premières mélodies, il y a Ambroise Willaume alias Sage, un compositeur et arrangeur doué et très demandé aujourd’hui. L’orfèvre de la pop fait aussi et bien sûr partie de l’aventure « Mon Sang » aux côtés de Max Baby.

Naissance

Les 13 titres du troisième opus de Clara Luciani sorti en novembre 2024, se sont développés autour de son enfant à naître alors né en septembre 2023 ; double grossesse que l’artiste ponctue de communications maîtrisées. Famille, amour, amitié irriguent l’album, entre embardées à succès (« Ce Vie », « Mon Sang ») et ballades (« Chagrin d’ami ») dans une réalisation impeccable, presque trop : piano, cordes, voix blanche parfaitement posée et des textures savamment dosées laissent espérer un vernis plus craquelé. Pour le prochain projet ?

Après deux Olympiades parisiennes bondées en décembre, Clara Luciani a entamé ce samedi sa tournée des grandes salles d’Amiens. Ce jeudi à Floirac, ce sera le 4^e date d’un tour marathon d’au moins un an. Elle a également fait ses débuts au cinéma dans la comédie musicale « Jolie Jolie » de Diastème et Beaupain en décembre, et a chanté à Notre-Dame-de-Paris pour sa réouverture. Le 7 février, elle postulera pour trois nouvelles Victoires. Pop-star.

Jeudi 23 janvier (20h30) à Floirac, Arkéa Arena. De 38 à 74 euros.