l’essentiel
Le Prix Marcel-Duchamp a annoncé le 9 janvier la sélection de ses quatre artistes lauréats. Lionel Sabatté, né à Toulouse en 1975 et désormais basé à Paris, est sélectionné par le jury international et est donc mis à l’honneur.
Surpris, Lionel Sabatté s’est senti « fou de joie, super heureux » à l’annonce, le 9 janvier à Paris, de sa présence dans la liste des quatre artistes lauréats de la 25e édition du prix Marcel-Duchamp, doté de 90 000 €. L’artiste toulousain, basé dans la capitale, se retrouve à l’honneur grâce à cette sélection au sein d’une des distinctions les plus importantes du monde de l’art contemporain au niveau mondial. «Je commence tout juste à redescendre», dit-il, une dizaine de jours plus tard.
Son esprit se tourne désormais vers l’exposition des quatre artistes primés – dont lui –, prévue de septembre 2025 à février 2026 au Musée d’Art moderne de Paris. «Je commence à réfléchir à mes différentes possibilités», explique Lionel Sabatté. «Je souhaite mettre en valeur les parties les plus essentielles de mon art, ma matrice, à savoir la peinture et la sculpture.» Il saura le 23 novembre s’il est désigné lauréat par le jury international du prix Marcel-Duchamp.
Un art avec de la poussière
Mais peu importe le résultat pour ce presque quinquagénaire : « Le plus important est de me présenter dans une exposition au sein d’une institution aussi importante. » Et, de fait, Lionel Sabaté pourra ainsi montrer au plus grand nombre son art, très axé sur « la nature, le vivant et notre rapport à elle ». De nombreux adeptes et curieux pourront découvrir son goût pour « des matériaux particuliers, comme la poussière et la pouzzolane, une poudre volcanique » qu’il utilise à la surface de certains tableaux.
-L’artiste, représenté par la galerie Ceysson & Bénétière, marche dans les traces d’un autre artiste de la région, le Mazamétain Abdelkader Benchamma, l’un des lauréats de la précédente édition du prix Marcel-Duchamp. Tous deux fréquentent les Beaux-Arts de Paris en même temps, durant la première moitié des années 2000. «J’apprécie beaucoup son travail», déclare Lionel Sabatté. « Très content pour lui, je l’ai félicité l’année dernière et maintenant il fait de même.
Lionel Sabatté est né à Toulouse en 1975, et a vécu dix ans à Montauban (Tarn-et-Garonne), « la ville d’Ingres et de Bourdelle », avant de suivre sa famille dans une installation à La Réunion. « Quand je reviens dans la Ville Rose, des flashs de mon enfance me reviennent », confie l’artiste. «J’adore cette magnifique région.»
Et, même s’il aimerait beaucoup voir certaines de ses œuvres intégrées aux collections du Musée des Abattoirs, il se réjouit à l’idée d’entamer une résidence de deux ans à Saint-Cirq-Lapopie (Lot) dans le semaines à venir en vue d’une exposition en 2026. Il présentera également un « solo show » à Pouzilhac (Gard), à partir d’avril. Une manière pour Lionel Sabatté de rester lié au territoire, où sont nés son instinct artistique et sa vocation, et de savourer le voyage qu’il a parcouru.
