l’essentiel
Michel Sarran est à nouveau juré dans l’émission “La Meilleure Boulangerie de France”, sur M6. Le chef étoilé toulousain, devenu célèbre avec Top Chef, ne cesse de multiplier les projets entre cuisine, télévision et collaborations diverses. Entretien.
La Dépêche du Midi : Vous venez de démarrer une nouvelle saison de l’émission « La Meilleure Boulangerie de France ». Qu’est-ce qui vous a donné envie de continuer cette aventure ?
Michel Sarran : L’année dernière, j’ai rejoint l’émission en cours de route. Ce fut pour moi une découverte totale, tant sur le concept que sur l’ambiance du tournage. J’ai apprécié le côté bon enfant et bienveillant, très différent de l’esprit de compétition que j’ai connu chez Top Chef. Et puis, j’ai beaucoup appris sur la pâtisserie, un métier très technique que je ne connaissais pas en profondeur. Avec Bruno Cormerais, Meilleur Ouvrier de France, j’en découvre chaque jour davantage. Enfin, le spectacle me permet de voyager à travers la France, même si je n’y reste que très brièvement. C’est agréable sans trop empiéter sur ma vie professionnelle, car je ne tourne que le samedi.
Comment cette expérience se compare-t-elle à vos sept années sur Top Chef ?
La différence est majeure. Top Chef, c’est deux mois et demi de tournage intensif, loin de chez soi, avec une diffusion sur 25 semaines. Avec La Meilleure Boulangerie, ma participation se concentre sur une journée par semaine. Ce rythme plus léger me permet de rester impliqué dans mon restaurant et mes autres activités. C’était une condition essentielle pour l’acceptation.
Comment gérez-vous votre emploi du temps ?
Mon organisation est précise. Je consacre le début de la semaine à mon restaurant, puis je pars en tournage en fin de semaine. Le lundi et le mercredi, je m’occupe de mes autres activités, comme le conseil, qui a dû redémarrer après la période difficile du Covid.
Vous avez développé au fil des années un goût pour l’écran. Que vous apporte cette visibilité médiatique ?
Honnêtement, je n’aurais jamais imaginé faire de la télévision. Tout a commencé avec une émission sur France Télévisions, « Cuisine Sauvage », où je devais cuisiner en pleine nature avec des ingrédients récoltés sur place. Cela m’a ouvert des portes, d’abord chez TF1, puis chez M6 avec Top Chef. Cette émission a changé ma vie, m’apportant une notoriété que je n’aurais jamais soupçonnée. J’ai aussi tenté l’expérience dans des séries TV, comme « Ici tout commence » ou « Léo Mattéi ». Jouer moi-même a été amusant, mais ce n’est pas mon travail. La télévision apporte du sel dans ma vie. C’est la meilleure chirurgie esthétique !
Comment se porte votre restaurant aujourd’hui ?
Ça marche bien, nous sommes complets tous les midis, même si le contexte économique est compliqué. Les habitudes des clients ont changé, notamment le soir. Cela reflète les tensions actuelles, mais nous restons efficaces grâce à un travail d’équipe constant. Retrouver une deuxième étoile Michelin n’est pas une priorité. Mon objectif est de continuer à accueillir les clients, à leur faire plaisir et à innover en cuisine. C’est ma véritable passion : inventer des plats, comme ma dernière création à base de truffes en hommage à Pierre Soulages.
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Quelles sont vos collaborations actuelles ?
J’ai signé plusieurs partenariats, comme par exemple avec le groupe Partouche pour développer une offre de snacking dans leurs casinos, ou encore avec le groupe automobile Dallard. Je suis ambassadeur de Serge Blanco. Je continue de travailler avec le groupe de restauration Elior, pour lequel je collabore sur la salle à manger d’Airbus. Je suis toujours associé à Ma Biche sur le Toit (le restaurant au dernier étage des Galeries Layayette, ndlr). Ces collaborations sont financièrement essentielles. Je suis très sollicité, je choisis des projets qui me parlent car ils m’enrichissent.
Quel regard portez-vous sur le paysage gastronomique toulousain ?
Les restaurants toulousains ont beaucoup évolué. Il y a une vraie recherche de qualité, même dans les petites adresses. Nous avons la chance d’être dans une région qui est un véritable trésor de produits locaux, qu’il s’agisse de truffes, de foie gras ou de viandes de l’Aveyron. Et nous avons la chance d’avoir des artisans d’exception.
Quels rêves vous reste-t-il à réaliser ?
Je n’aurais jamais imaginé piloter un avion ou courir le marathon de New York, et pourtant je l’ai fait ! J’adorerais participer à une émission télévisée d’aventure, comme « Rendez-vous en terre étrangère » par exemple. Mais pas « The Island : Celebrities », c’est trop dur (rires), ils sont vraiment en mode survie. La vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais elle est pleine de surprises ! J’ai traversé des moments difficiles. Mais je reste ouvert à ce que la vie me réserve et quand je vois tout ce que j’ai eu l’occasion de vivre, je me dis : quelle chance j’ai !