Madame Butterfly © Ruth Walz
Pour lancer 2025, l’Opéra de Lyon nous gâte avec l’un des opéras les plus populaires de tous les temps: le succès planétaire de Puccini, Madame Papillon. D’une histoire plutôt sordide, le compositeur italien nous récompense d’un joyau de sophistication.
Nagasaki, Japon, 1904. Un jeune officier américain en escale, Benjamin Franklin Pinkerton, loue une maison traditionnelle et envisage d’épouser, par pur divertissement exotique, une geisha de 15 ans, Cio-Cio-San (« Madame Papillon » en japonais). ). Au diable les avertissements du consul Sharpless, Pinkerton est déterminé, voyant cette union comme un passe-temps et expliquant à son compatriote qu’il prendra bientôt, à son retour, un « une vraie femme américaine ». De son côté, et malgré les réticences de sa famille, la jeune Japonaise prend le mariage très au sérieux, renonçant à sa religion et succombant face à son frère aîné.
Trois ans ont passé, Pinkerton rentre chez lui et se marie, sans donner de nouvelles à Butterfly qui attend fidèlement son retour, impatient de lui présenter l’enfant né de leur brève idylle. Mais ce qui menace de se produire se produit inévitablement. Le retour tardif de Pinkerton, et de sa femme venue chercher l’enfant, provoque le désespoir de la geisha brisée, qui se donne la mort.
Malgré un accueil catastrophique lors de sa première à la Scala de Milan – où l’opéra était sifflé – une seconde version révisée par Giacomo Puccini triomphait à peine trois mois plus tard au Teatro Grande de Brescia. Une réussite totale qui ne quittera jamais l’opéra, encore aujourd’hui, l’un des plus populaires à travers le monde. La partition extrêmement raffinée, notamment dans les parties orchestrales, intègre ici et là des éléments thématiques ou sonores « japonais », élargissant la palette déjà très large de senteurs exotiques d’Extrême-Orient du compositeur.
-Le chef Sesto Quatrini dirigera l’orchestre et les chœurs de l’Opéra de Lyon dans cette nouvelle production dont la direction sera confiée à l’Allemand Andrea Breth. Ce dernier, en questionnant les regards occidentaux sur la société japonaise, optera ainsi pour une lecture postcoloniale de l’ouvrage, ce qui semble aujourd’hui un minimum compte tenu de son sujet plutôt « chargé ».
Madame Papillon – Du 22 janvier au 3 février à l’Opéra de Lyon – www.opera-lyon.com