Elle était amoureuse d’un détenu

Elle était amoureuse d’un détenu
Elle était amoureuse d’un détenu

Un ancien agent correctionnel devenu amoureux d’un détenu a tenté d’introduire clandestinement de la drogue et des armes blanches en prison. Malgré la gravité du crime, les parties souhaitent qu’Isabelle Lord purge sa peine à domicile. Une suggestion indulgente qui a fait sourciller le juge.

«C’est très sérieux. Je suis surpris par cette suggestion courante. Je ne prendrai pas ma décision tout de suite», a déclaré lundi le juge Sylvain Lépine au palais de justice de Saint-Jérôme.

Isabelle Lord, une femme de 50 ans de Val-David, a plaidé coupable lundi à deux chefs d’accusation : abus de confiance par un fonctionnaire et possession de cannabis dans l’intention d’en distribuer.

Agente correctionnelle à la prison de Saint-Jérôme pendant un an, Isabelle Lord a été prise en flagrant délit en octobre 2022. Ce matin-là, la direction avait ordonné la fouille de tous les employés. Voyant cela, Isabelle Lord tente de regagner sa voiture, mais un directeur lui ordonne de se soumettre à la perquisition.

Son sac contenait une douzaine d’objets illégaux. Elle possédait 27 grammes de cannabis répartis en deux paquets enroulés dans du papier cellophane façon « plug anal », une blague à tabac, un vaporisateur et deux briquets. Derrière les barreaux, le commerce de la drogue et du tabac est très lucratif.

L’agent corrompu disposait également d’une paire de ciseaux et d’un petit crochet – deux armes potentielles – ainsi que de cordons de téléphone portable, d’un chargeur, d’une clé de carte SIM et de quelques pilules.

Les jours précédents, elle avait reçu une vingtaine d’appels de la prison de Saint-Jérôme. Son téléphone contenait des photos illégales : des photos de l’intérieur de la prison et même un « selfie » avec la détenue avec qui elle était en contact.

C’était sa “première fois”

Procureur de la Couronne Me Simon Blais et l’avocat de la défense Me Marie-Hélène Giroux a présenté au juge une proposition commune d’une peine de deux ans, moins un jour, de prison à domicile, suivie d’un an de probation et de 100 heures de travaux d’intérêt général.

Les principes de dénonciation et de dissuasion ne nécessiteraient-ils pas dans ce cas une peine de prison ferme ?

Judge Sylvain Lépine

L’été dernier, dans une affaire très similaire, un agent correctionnel corrompu a été condamné à 15 mois de prison. “La corruption d’un agent du service correctionnel est inacceptable”, a déclaré le juge Salvatore Mascia.

L’emprisonnement ferme est certes la « norme », mais des cas de peines de prison avec sursis existent dans la jurisprudence, a souligné le procureur de la Couronne. Selon le rapport présentenciel, c’était censé être la « première fois » que l’accusé tentait d’introduire du cannabis. Sa tentative s’inscrivait dans le cadre de sa « relation » avec le détenu et n’avait aucun objectif financier, a fait valoir le procureur.

Selon son avocat, Isabelle Lord avait simplement un « manque majeur de jugement ». Son risque de récidive est également « très faible ». « Elle s’est énervée. Cela a eu des conséquences importantes, elle a perdu son emploi”, a poursuivi M.e Giroux, qui juge cette phrase « extrêmement restrictive ».

Même si le juge a le dernier mot, dans la pratique, il est presque obligé de suivre une recommandation commune. Depuis un arrêt de la Cour suprême en 2016, la peine proposée conjointement doit discréditer l’administration de la justice ou être contraire à l’intérêt public pour qu’un juge s’en écarte. C’est extrêmement rare.

Le juge rendra sa décision vendredi.

 
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