De James Bond à GTmax… Six films tournés en Eure-et-Loir

Meurtre à Chartres filmé en Eure-et-Loir

C’est l’un des derniers noms d’une longue liste. Meurtre à Chartresune nouvelle production de Télévisions est dans le carton. Pendant trois semaines, en septembre et octobre derniers, l’équipe du téléfilm s’est installée à Chartres, ainsi que dans d’autres villes du département. Au casting : les acteurs Gil Alma et Alexia Barlier.

Le scénario n’est pas encore connu, mais selon le directeur de la production, “l’intrigue chartraine mêle une légende autour de la Sainte Vierge et la disparition d’une jeune fille depuis vingt ans”. Pour des raisons évidentes de confidentialité, nous n’en saurons pas plus ! Pour compléter le casting, pas moins de 117 figurants, venus d’Eure-et-Loir et des départements limitrophes, ont fait une apparition, parfois éphémère, devant la caméra.

L’une des actrices d’un jour a par exemple été choisie pour une scène de mariage « chic et bourgeoise » à la cathédrale. Un autre figurant a ajouté : “Les acteurs étaient super sympas, très professionnels et accessibles.” Le château de Châteaudun a également servi de décor pour immortaliser certaines scènes censées se dérouler… à la cathédrale. Et c’est à Maintenon que le tournage s’est terminé le 11 octobre. Que verront les téléspectateurs ? Un peu de patience, la diffusion est prévue pour l’été 2025.

Quand James Bond débarque à Anet

C’était il y a presque soixante ans… Le 16 février 1965, l’équipe deOpération Tonnerrele quatrième épisode de la saga James Bond, arrive au Château d’Anet pour tourner la séquence de pré-générique du film. Le célèbre espion qui portait le nom de code 007 était à l’époque l’acteur écossais Sean Connery.

Dans cette scène qui reste célèbre, James Bond, avec la décontraction qui le caractérise, parvient à échapper à une horde de tueurs grâce à… un jet-pack, un gadget qui lui permet de s’envoler lorsque la situation devient critique. Écho républicainqui a suivi la fusillade à l’époque, partage quelques anecdotes grâce à la sagacité d’un journaliste qui n’a pas signé son article.

On apprend notamment le budget du film – « 2 milliards d’anciens francs » – et même le menu du repas pris par Sean Connery avec une starlette de l’époque au restaurant en face du château. Au bout de trois jours, le tournage a été suspendu à cause du froid et a repris quelques jours plus tard… aux Bahamas !

L’intemporel Guerre des boutons visite à Armenonville

C’était il y a un peu plus de soixante ans. Le 18 avril 1962, tout un pays découvre un film pour enfants d’Yves Robert qui devient rapidement un phénomène. La guerre des boutonsadaptation d’un roman de Louis Pergaud, est le plus gros succès de l’année, avec plus de 4 millions d’entrées. Six décennies plus tard, ils sont 9 millions…
Il est en avance sur les films hollywoodiens comme Les canons de Navarone, et même l’épopée Ben Commentfils de William Wyler.

Pas mal pour un film au budget bien plus modeste et tourné en grande partie dans la campagne eurélienne, à Bailleau-Armenonville et dans les Yvelines voisines.

Depuis, de nombreuses initiatives ont été mises en place pour préserver la mémoire de ces semaines mémorables. En 2019, une première journée hommage au film a eu lieu sur place.

Puis en 2021, pour fêter soixante ans de tournage, Martin Lartigue, le célèbre P’tit Gibus, qui a fait rire tout un pays avec sa phrase mémorable, “si j’avais su, je ne serais pas venu”, est revenu dans Bailleau- Armenonville. Un beau moment nostalgique.

Quand Charles Berling redonne vie à Jean Moulin

Évoquer le parcours de Jean Moulin, chef de la Résistance, pendant la période de l’Occupation, est un défi épineux qu’Yves Boisset, réalisateur expérimenté, a relevé haut la main avec son téléfilm en deux parties, sobrement intitulé Jean Moulindiffusé à l’été 2002 sur France 2.

Charles Berling incarne l’ancien préfet d’Eure-et-Loir dans ce qui reste l’un de ses plus grands rôles. Une grande partie du tournage s’est déroulée dans le centre historique de Chartres.

GTmaxun blockbuster de Netflix

Signe des temps, les plateformes de télévision prennent de plus en plus de place dans la production cinématographique, aux côtés des studios traditionnels. En 2023 par exemple, la comédie Espècesporté par un casting prestigieux – Raphaël Quenard ou Agathe Rousselle, qui a remporté une Palme d’Or avec Titane – a connu un grand succès lors de sa diffusion sur Netflix.

Cette histoire de gangsters, mi-sérieuse, mi-loufoque, a été tournée en grande partie à Chartres et de nombreux sites sont immédiatement reconnaissables.
L’expérience a dû plaire au géant du streaming, puisque le tournage de nombreuses scènes du film d’action s’est déroulé sur une dizaine de jours. GTmax.

Réalisé par Olivier Schneider, cascadeur ayant travaillé dans plusieurs films de James Bond ou encore Prisle long métrage réunit vétérans du Septième Art (Clémentine Célarié, Gérard Lanvin) et talents émergents (la jeune Ava Baya, qui est également chanteuse) dans une histoire de braquage.

Le premier jour de tournage, le 11 septembre 2023, la production débarque sur le circuit de motocross des Tonnes, à Dampierre-sous-Brou, avec… cinq cents figurants ! Huit jours plus tard, on emballe tout et il faut se lancer dans le montage et la post-production. Lors de sa sortie en novembre dernier, GTmax classé directement numéro 1 parmi les films visionnés. Une belle réussite pour un cinéaste dont il s’agit de la première production.

Quand Steven Spielberg tournait Munich vers Faverolles

Septembre 2005. Le village de Faverolles, 850 habitants, tout proche des Yvelines, sort de son calme habituel et accueille une importante équipe de production américaine. Elle vient ici à l’abri des regards pour tourner un film de Steven Spielberg… rien que ça. Le directeur de Mâchoires ou ET n’est pas là pour faire un blockbuster Parc Jurassiquemais de raconter une histoire basée sur des événements réels : celle des attentats contre les Jeux Olympiques de Munich en 1972.

Au casting de Munich – c’est le titre choisi pour le film – Éric Bana, Mathieu Kassovitz ou encore Daniel Craig, le futur James Bond. Le tournage se déroule dans le plus grand secret.

Présent sur place, Écho républicain ne peut pas s’approcher. « Je crois qu’il est prévu de tourner quelques scènes en extérieur ainsi que dans une belle propriété privée du hameau. Mais je n’en sais pas plus », déclarait le maire de l’époque, Alain Feys, dans notre édition du 22 septembre 2005.

Après Budapest et Paris, quelques scènes ont été rapidement tournées dans ce village d’Eure-et-Loir, avant que toute l’équipe ne s’envole pour New York. Le long métrage est sorti en janvier 2006 et a attiré un peu plus d’un million de spectateurs en France.

Tournage de Munich de Steven Spielberg. Photo Jean-Jacques Rimoux © Agence Chartres
Martin Lartigue, P’tit Gibus dans La Guerre des boutons, dans le jardin Yves Robert à Bailleau-Armenonville © Bureau VALLEE_EURE_SUD_YVELINES
Terence Young et Sean Connery au Château d’Anet en février 1965. Photo d’archives républicaines Echo. © Agence Chartres
Charles Berling sur le tournage de Jean Moulin à Chartres. Photo d’archive. © Agence Chartres
Le film GTmax a été tourné à Brou. Photo Quentin Reix. © Quentin Reix
 
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