Le gouvernement allemand, qui mise sur son avenir lors des élections de février 2025, a annoncé lundi vouloir prolonger les contrôles aux frontières du pays au-delà de la date limite prévue de mars, mettant en avant les succès remportés contre l’immigration clandestine.
“Environ 1.800 passagers ont déjà été arrêtés et environ 40.000 personnes ont été refoulées aux frontières” grâce à ces contrôles, a déclaré la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser au journal “Augsburger Allgemeine”.
Le nombre d’expulsions a augmenté de plus de 50 % au cours des deux dernières années. L’Allemagne est le seul pays d’Europe à avoir « pour la première fois expulsé des criminels dangereux vers l’Afghanistan », a déclaré le ministre social-démocrate.
Concernant le débat actuel sur le retour ou non des réfugiés syriens, compte tenu du flou qui entoure les intentions du nouveau pouvoir, le ministre a estimé que « de nombreux réfugiés pourront rentrer » et y seront accompagnés si « l’espoir de paix en Syrie » devient réalité ».
En septembre, l’Allemagne a rétabli les contrôles à toutes ses frontières pour six mois afin de lutter contre l’immigration clandestine. La Commission européenne a alors rappelé que les mesures de ce type « doivent rester strictement exceptionnelles » et a plaidé pour qu’elles soient « proportionnées ».
De tels contrôles aux frontières intérieures sont en principe interdits au sein de l’espace Schengen, mais en cas de menace à l’ordre public ou à la sécurité, ils sont possibles pour une durée de six mois, avec prolongation pour une durée totale n n’excédant pas deux ans.
Lundi, Nancy Faeser a estimé que la prolongation serait nécessaire « jusqu’à ce que la protection des frontières extérieures de l’UE soit clairement renforcée ». Ces derniers mois, l’Allemagne a été frappée par une série d’attaques étrangères qui ont ébranlé l’opinion publique. Depuis, le gouvernement du chancelier Olaf Scholz a durci l’arsenal anti-immigration clandestine, dans un contexte électoral compliqué pour lui, avec une forte poussée de l’extrême droite lors de deux élections régionales début septembre.
Ces contrôles sont source de désagréments pour les frontaliers coincés dans les embouteillages, notamment au Luxembourg, en France et en Pologne.