49 euros, c’est le prix du gaz par mégawattheure sur le marché néerlandais (qui sert de référence), le prix le plus élevé depuis 2023. © Belga Images
Ce fameux contrat signé a permis à la société publique ukrainienne de gaz d’empocher jusqu’à 7,5 milliards de dollars en 4 ans. Une somme dérisoire comparée à ce qu’elle a apporté à la Russie, et donc à son effort de guerre. Mais dans ce cas, pourquoi attendre la fin du contrat ? Tout simplement parce que les coûts du démantèlement étaient bien trop élevés pour être assumés en ces temps de guerre. Et les conséquences de cette décision, bien que publiques depuis longtemps, ont immédiatement fait réagir les marchés.
49 euros
Il s’agit du prix du gaz au mégawattheure sur le marché néerlandais (qui sert de référence), le prix le plus élevé depuis 2023. Pour vous donner une idée, le prix oscillait encore autour des 30 euros avant l’été. Et si vous disposez d’un contrat variable, vous êtes inquiet puisque votre facture dépend du prix de gros moyen du mois. D’autant que le mois de janvier est l’un des plus froids et donc l’un des plus énergivores.
5 %
Au niveau de l’Union européenne, cet accord ne représentait que 5% des importations globales. Certains pays, comme la Slovaquie, sont plus impactés et n’hésitent pas à flirter avec la puissance russe pour faire pression sur les 26. Mais alors pourquoi les marchés s’affolent-ils si peu ? Eh bien, parce qu’ils n’aiment pas l’imprévisibilité, et il y en a, puisqu’il va falloir trouver des alternatives.
14 %
Une décision qui tombe au mauvais moment pour la Belgique, dont la production électrique est à son plus bas niveau depuis six ans. La raison ? Une météo défavorable, impactant aussi bien l’éolien que le photovoltaïque, mais surtout une envolée des prix du gaz. Cette année, seulement 14% de la consommation électrique belge a été couverte par nos centrales à gaz, contre un quart habituellement. Résultat : la Belgique a augmenté ses importations d’électricité. Une tendance que le contrat entre la Russie et l’Ukraine pourrait accentuer à court terme.
Du 2ème au 1er ?
Vous l’aurez compris, dans ce contexte, l’Union européenne a tout intérêt à trouver des alternatives au gaz russe. Pour l’instant, la Norvège détient le titre de plus grand exportateur de gaz vers l’UE. Juste derrière, se trouvent les États-Unis, premier producteur mondial de GNL. Son nouveau président a promis de lever le moratoire instauré par son prédécesseur pour bloquer tout développement d’infrastructures d’extraction de GNL. Une manière pour Donald Trump d’exploiter la dépendance de l’UE au gaz « Achetez-nous plus de gaz, sinon vos exportations vers les États-Unis seront davantage taxées »nous sommes prévenus.
73 %
Et l’état des réserves gazières européennes exacerbe cette hausse des prix. Ils se vidèrent plus rapidement que les années précédentes, et les intempéries n’y sont pas étrangères. Actuellement, le taux de remplissage des stocks de gaz de l’Union européenne est de 73 %, contre 82 % à la même période de l’année en 2023. Espérons des températures plus douces dans les semaines à venir.