des espaces renouvelés au service de la création

Le rideau s’est levé mercredi soir sur une nouvelle ère pour le Théâtre du Nouveau (TNM), à Montréal, qui a inauguré ses nouveaux espaces après plus de trois ans de travaux.

L’ambitieux projet, débuté en juin 2021, est l’aboutissement d’une vision portée avec passion par Lorraine Pintal, qui quitte la tête de l’institution après 32 ans de service et qui a passé le flambeau de la codirection générale et artistique à Geoffrey Gaquère. (qui partage ces tâches avec Étienne Langlois), cet automne.

Après plus de trois ans de travaux, et deux ans après qu’un incendie ait endommagé le bâtiment, - a pu visiter les nouveaux espaces en compagnie de M. Gaquère.

Le co-général et directeur artistique du TNM Geoffrey Gaquère nous a fait visiter les nouveaux locaux.

Photo: Élise Jetté

Un nouvel embarcadère est utilisé pour faire entrer et sortir les décors, tandis que deux étages sont destinés au stockage des costumes. Le hall d’entrée a été agrandi et le restaurant, désormais équipé d’une mezzanine, a été restructuré.

La salle Réjean-Ducharme sera destinée à la création et à la relève, tandis qu’un foyer avec vue sur la ville pourra accueillir des rencontres de médiation culturelle ou d’autres rassemblements. Une salle de réception accueillera des événements.

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La nouvelle salle Réjean-Ducharme destinée à la création et aux artistes émergents possède des parois vitrées qui permettent aux artistes de jouer avec la lumière, mais peut également servir de boîte noire grâce aux rideaux. L’échafaudage au plafond vous permettra également de réaliser des décorations insolites sans avoir à déployer trop d’efforts.

Photo: Élise Jetté

Tout le personnel bénéficiera de nouveaux bureaux. Une immense salle de répétition, vitrée de toutes parts, s’ouvre sur une terrasse qui sera aménagée dans les prochains mois et qui permettra des rassemblements au quatrième étage.

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A côté de la salle de répétition, au quatrième étage, une terrasse surplombant la ville sera aménagée pour accueillir des réunions et même des représentations.

Photo: Élise Jetté

Avec tous ces changements, M. Gaquère espère que le TNM n’atteindra rien de moins que l’excellence. Cela signifie plus d’espace pour travailler et explorer, explique-t-il. Il y a beaucoup de possibilités avec la lumière qui peut entrer de partout, mais qui peut aussi être cachée avec des rideaux pour travailler dans une boîte noire.

Pour lui, ce sont les travaux qui se font en amont qui profitent le plus des nouvelles salles, puisque la salle Gascon-Roux (la salle principale du TNM) doit normalement faire entrées rapides dans les chambres. Les artistes auront désormais beaucoup plus de - pour rechercher et essayer différentes pistes avant de devoir se confronter au public.

Métamorphose architecturale

La firme Saucier + Perrotte a mené ce projet d’agrandissement en misant sur une architecture contemporaine et accueillante. Parmi les ajouts les plus marquants, un hall lumineux, agrandi et surmonté d’un carré étoilé, offre une nouvelle façade sur la rue Sainte-Catherine.

La vocation de la salle Réjean-Ducharme sera de tendre un coup de main à la relève. Il faut développer de nouveaux publics, dit le réalisateur. Nous voulons faire de la place à des choses nouvelles et à des jeunes diversifiés, à l’image de la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui.

Il espère plaire à des gens qui n’y ont jamais mis les pieds. TNM précédemment. Ces jeunes arriveront avec un public qu’on ne connaît pas forcément, qui pourra entrer par Réjean-Ducharme et qui, on l’espère, dans le futur, voudra aussi s’asseoir dans la salle Gascon-Roux.

Mobilisation tripartite

Ce projet d’envergure n’aurait pas été possible sans l’implication des trois niveaux de gouvernement. Le ministre fédéral Steven Guilbeault, le ministre de la Culture du Québec, Mathieu Lacombe, et la mairesse de Montréal, Valérie Plante, étaient notamment attendus à l’inauguration de l’espace rénové, mercredi.

Une salle de répétition.

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Au quatrième étage des nouveaux locaux du TNM se trouve une immense salle de répétition entièrement vitrée.

Photo: Élise Jetté

Au-delà du financement public, le nouveau TNM pourront se permettre une certaine autonomie financière avec des lieux d’échanges pouvant générer des revenus. Nous avons des espaces pour nous réunir, précise Geoffrey Gaquère. Nous disposons d’espaces pour créer des événements, qu’il s’agisse de master classes, de conférences, de réunions, de performances et également d’espaces que nous pourrons louer pour des événements corporatifs ou privés, qui contribueront à soutenir la mission. et le fonctionnement du TNM.

Une sculpture qui interpelle

Au quatrième étage, la nouvelle salle de répétition est bordée d’un côté par la terrasse, qui peut même accueillir des représentations en été, et de l’autre par une vue imprenable sur le Quartier des spectacles. Veillant sur la ville, aux côtés des artistes au travail, c’est la sculpture Qui parle pour le mondeune création monumentale de Trevor Gould.

Une sculpture sur le toit devant la Place des Festivals.

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La sculpture « Qui parle pour le monde », une création de Trevor Gould, se trouve sur le toit du TNM.

Photo: Élise Jetté

Haute de trois mètres, cette œuvre en aluminium polychrome, installée sur le toit du théâtre, incarne la dualité des masques de la comédie et de la tragédie. Avec son visage de Janus, elle invite le public à réfléchir aux multiples facettes du théâtre et de l’expression humaine. C’est une métaphore du dialogue et de la liberté d’expression, deux valeurs fondamentales pour le TNM.

L’avenir sur scène

Geoffrey Gaquère et Étienne Langlois, les nouveaux coréalisateurs, entendent poursuivre le travail entamé par Lorraine Pintal en insufflant un vent de renouveau. Ils voient dans ces infrastructures modernisées une opportunité de renforcer la collaboration avec la scène théâtrale locale.

Nous voulons devenir complémentaires de ce qui se passe actuellement sur la scène théâtrale montréalaise et pas nécessairement compétitifs avec l’industrie. Nous souhaitons développer des projets qui sont totalement dans l’ADN du TNM, en donnant aux jeunes la possibilité d’aborder des œuvres du répertoire qu’ils ne pourraient présenter nulle part ailleurs. Nous apporterons quelque chose que nous n’avons pas actuellement dans notre écosystème.

Une citation de Geoffrey Gaquère, co-général et directeur artistique du TNM

Avec ce nouvel élan, le TNM réaffirme sa mission : faire vibrer les spectateurs au rythme des grandes œuvres classiques et contemporaines. Dans cette maison transformée, l’art dramatique trouve un écrin à la hauteur de ses ambitions. Et pour le public montréalais, la rencontre a pour vocation de continuer à écrire l’histoire vivante du théâtre.

 
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