Malgré des débuts poussifs, la scénariste Alison Schapker (« Charmed », « Fringe », « Scandal ») signe avec « Dune : Prophecy » une adaptation passionnante de « The Sisterhood » de Brian Herbert, préquelle du monument littéraire écrit par son père . Une série en six épisodes à voir sur MyCanal.
L’action de « Dune : Prophétie » se déroule dix mille ans avant ce que l’on a récemment découvert au cinéma dans les films à succès de Denis Villeneuve, tirés des célèbres romans de science-fiction de Frank Herbert. Si le début de la série glisse dans un ventre mou où même un ver des sables s’enliserait, nul besoin d’avoir un master en « Dune » pour s’y intéresser. Certes, les novices abandonnés abandonneront sans doute vite, la faute à des tenants et aboutissants incompréhensibles jusqu’au quatrième épisode où tout devient enfin plus clair, tandis que l’action s’accélère.
Près d’un siècle après le jihad butlérien qui a vu les humains gagner la guerre contre les machines pensantes à travers la galaxie, la maison Harkonnen, expulsée de l’Imperium pour trahison, végète en exil sur la planète gelée Lankiveil en faisant le commerce de la peau de baleine. Valya (Emily Watson), qui ne supporte plus cette situation dégradante, compte bien mener à bien sa vengeance pour que sa maison retrouve son statut. Elle et sa sœur Tula (Olivia Williams) rejoignent l’Ordre, un couvent de femmes, pour apprendre l’art de la divination.
Contenu externe
Ce contenu externe ne peut pas être affiché car il est susceptible de collecter des données personnelles. Pour voir ce contenu vous devez autoriser la catégorie Réseaux sociaux.
Accepter Plus d’informations
Un somptueux mélange de space opera teinté de fantastique
Au fil des années, elles prennent le contrôle de cette école de Diseuses de Vérité et forment une armée silencieuse de sœurs qui murmurent à l’oreille des puissants de l’Imperium la marche à suivre. Le plan sans ambiguïté est de manipuler ces décideurs pour évincer l’empereur Corrino (Mark Strong), tout en favorisant la naissance future de Paul Atreides, un être supérieur doté de capacités divinatoires sans précédent, un atout essentiel pour gouverner la galaxie et commercer des épices. Un grain de sable va tout remettre en question : Desmond Hart (Travis Fimmel).
Ce soldat d’Arrakis, survivant miraculeux, revient sur la planète Salusa Secundus pour rétablir la paix dans l’Imperium secoué par les rebelles. Doté de pouvoirs surnaturels insensés, il s’attire les bonnes grâces et la confiance de l’empereur après quelques faits d’armes spectaculaires. Les intrigues, les rivalités et les manigances dans les alcôves s’intensifient à mesure que l’influence de Valya et de sa fraternité vacille à cause de cet homme énigmatique.
“Dune : Prophecy”, qui appartient à la même équipe HBO que “Game of Thrones”, s’inscrit dans cette lignée en tirant sur les mêmes ficelles, moins les dragons, et plus les vers des sables. Ce somptueux mélange de space opera teinté de fantasy, pimenté jusqu’à l’extrême, avec ses décors majestueux, ses costumes austères, son ambiance lourde, son ton sombre font de ce préquel de “Dune” un intermède idéal pour attendre la sortie cinéma, fin de 2026, du troisième opus de la saga réalisée par Denis Villeneuve.
Philippe Congiusti/sf
« Dune : Prophecy », d’Anna Foerster, avec Emily Watson, Mark Strong et Travis Fimmel. Saison 1, 6 épisodes. Disponible sur MyCanal depuis le 18 novembre 2024.
