Face à la grève de ses danseurs, l’Opéra de Paris en pleine tourmente

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« Paquita », de Pierre Lacotte, à l’Opéra Bastille, le 2 décembre 2024. MARIA-HELENA BUCKLEY/ONP

Les célébrations de Noël à l’Opéra National de Paris s’annonçaient flamboyantes. A droite, Paquitaun ballet classique palpitant, repris en 2001 par Pierre Lacotte, destiné à faire trembler l’Opéra Bastille, du 5 décembre au 4 janvier. À gauche, Jouerun best-seller chorégraphié en 2017 par le Suédois Alexander Ekman, a affiché complet du 7 décembre au 4 janvier au Palais Garnier. A peine le premier de Paquita elle a souligné, le 5 décembre, qu’une grève des danseurs avait entraîné l’annulation du spectacle. Rebelote le lendemain. Quatre jours plus tard, le 9 décembre, les spectateurs de Jouerpuis ceux de Paquitareçu un SMS les prévenant que leur soirée échouait.

Autant dire que la fin d’année, période toujours fastueuse commercialement pour l’institution parisienne, commence mal. Chaque jour, l’incertitude liée à cette grève suivie de “une grande majorité de danseurs”Matthieu Botto, interprète et délégué central CGT, a déclaré le 6 décembre à l’AFP que ça grimpe : cinq représentations ont déjà sauté. Au 9 décembre, la perte de recette par soirée, selon les chiffres donnés par l’Opéra de Paris, s’élève à 150 000 euros pour Jouer et environ 260 000 euros pour Paquita.

Quelles sont les raisons qui ont déclenché ce soulèvement ? Suite à la première annulation de Paquitales communiqués envoyés à la presse par les artistes – la troupe compte 154 danseurs permanents – et la direction de l’Opéra ont indiqué que le dossier, complexe, ne datait pas d’hier. Les premiers, dont certains ont relayé la situation sur leur compte Instagram, ont évoqué le fait que Paquita a dû être annulé « faisant suite à un mouvement initié depuis février 2023 pour demander une réévaluation du - spécifique de préparation pour l’ensemble des [leurs] activités artistiques au sein de l’Opéra ».

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« Play », d'Alexander Ekman, par le Ballet de l'Opéra de Paris, en septembre 2021.

« Play », d’Alexander Ekman, par le Ballet de l’Opéra de Paris, en septembre 2021. AGATHE POUPÉNEY

Sans réponse de la direction, le groupe de 95 artistes sur Paquita avait décidé collectivement « de respecter l’heure officielle de convocation, soit trente minutes avant le début des représentations ». - insuffisant, selon eux, pour la coiffure, le maquillage, l’échauffement, etc., qui nécessitent une heure trente à deux heures.. Présents à Bastille, ainsi que les spectateurs, ils avaient fait savoir que le spectacle débuterait avec une heure et demie de retard. D’où la décision prise par la direction, « malgré les efforts déployés pour maintenir la représentation »de l’annuler, tout en refusant également, selon le communiqué des interprètes, que les danseurs s’adressent au public, comme ils l’ont demandé, pour expliquer les circonstances de cette soirée insolite.

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