Lorsqu’une machine utilise des outils pour reproduire des comportements humains tels que le raisonnement, la créativité et le raisonnement, on parle d’intelligence artificielle (IA). Son utilisation dans les rédactions a été au centre des discussions lors du Salon Presse et Médias au futur à Paris.
PARIS – « L’intelligence artificielle est la rédactrice en chef de Facebook », provoque Pierre Louette, président de Press Alliance. L’ancien cadre du Groupe Le Parisien s’est exprimé lors d’une conférence intitulée “Éditeurs et plateformes d’IA : entre impératifs de collaboration et tensions persistantes” au Salon Presse et Médias au futur qui s’est déroulé à Paris les 3 et 4 décembre.
Au cours de deux journées rythmées par des conférences stratégiques, des conférences d’application et des ateliers, la question de l’avenir du journalisme face à l’intelligence artificielle a été au centre des échanges. Sujet central dont l’impact remet en question les progrès des médias du monde entier, l’intelligence artificielle est aussi redoutée qu’aimée.
“C’est évidemment quelque chose qui va avoir un impact durable et qui influence déjà les médias à différents niveaux, notamment sur la création de contenus puisque ce sera un vrai changement de paradigme”, analyse François Defossez, spécialiste des médias. Convaincu que l’intelligence artificielle est capable d’accomplir certaines tâches beaucoup plus rapidement comme analyser ou résumer un texte pour aider le journaliste, François Defossez pense que l’intelligence artificielle “est vraiment la voie pour devenir un journaliste augmenté”.
Toujours au sujet de la productivité, Defossez estime que les journalistes peuvent « augmenter leurs performances grâce à l’intelligence artificielle en déléguant certaines tâches, des tâches à faible valeur ajoutée, pour se concentrer sur la création de contenus, sur les enquêtes, aller sur le terrain pour vérifier des faits et garder des choses comme traduction, analyse de documents IA. Il est donc véritablement augmenté par l’IA et non remplacé. »
Ce qui semble être un plaidoyer en faveur de l’intelligence artificielle n’a pas été partagé par tous les intervenants. Laurent Frisch, directeur du numérique et de l’innovation à Radio France, a soulevé de nombreuses objections à l’usage de l’intelligence artificielle dans le métier de journaliste. Il craint la déshumanisation d’un métier. François Defossez a presque mis à mal ces questions légitimes. Il va plus loin en conseillant à certaines régions du monde, comme en Afrique où l’intelligence artificielle n’est pas encore aussi pratiquée qu’en Occident, de « la tester ! « . “Montrez-leur des cas d’utilisation dans lesquels l’IA vous a vraiment fait gagner du - afin qu’elle puisse se propager dans les salles de rédaction”, a-t-il poursuivi comme un sermon.
Moussa DIOP (envoyé spécial)