Enchères à Genève –
Un morceau de l’histoire de Piguet mis aux enchères
Du 9 au 12 décembre les collections éparses se succèdent mais ne sont pas les mêmes. Tour du propriétaire.
Publié aujourd’hui à 8h39
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L’émotion est palpable chez Bernard Piguet, directeur et commissaire-priseur de Piguet, à l’aube des ventes de fin d’année. Il faut dire qu’avec plus de 3 500 lots, cinq jours d’exposition, du 4 au 8 décembre, et deux soirées de ventes, les 11 et 12 décembre, l’adrénaline et l’émotion se font sentir. L’un des moments clés sera la vente aux enchères de la collection personnelle de Son Excellence Ardeshir Zahedi, éminent ambassadeur iranien et acteur clé de la diplomatie de son pays. Il fut ambassadeur aux États-Unis de 1959 à 1962, puis de 1972 à la révolution de 1979, ainsi qu’au Royaume-Uni de 1962 à 1966. Sans oublier le poste de ministre des Affaires étrangères d’Iran qu’il occupa de 1966 à 1973. ! Exactement ça.
Sa personnalité et son charisme ont ravi le cœur de la princesse Shahnaz Pahlavi, fille aînée du dernier Shah d’Iran et de l’impératrice Fawzia Fouad, elle-même fille du roi Fouad Ier.ET d’Egypte. Ils se marient en 1957 et s’installent quelques années plus tard à Montreux, à la Villa des Roses. Il y a passé quatre décennies avant de mourir en 2021 à 93 ans.
Dispersion historique
« J’ai eu l’occasion de rencontrer Ardeshir Zahedi à plusieurs reprises, c’était un homme extrêmement chaleureux et généreux. Il a également beaucoup travaillé pour la Ville de Montreux, qui lui a décerné le titre d’ambassadeur honoraire en 2019. Nous avons consacré une salle entière à la vaisselle avec une table dressée impressionnante. Zahedi a en effet accueilli les plus grands dirigeants du monde : des présidents et des monarques”, estime Bernard Piguet. Il nous explique également que les 370 lots qui composent cette vente sont, pour la plupart, des cadeaux qu’Ardeshir Zahedi a reçus et qu’il a fièrement exposé dans sa maison. Tableaux, meubles, tapis, montres et autres objets précieux sont ainsi à portée de main. A noter également que la fille unique de Zahedi, qui cultive la discrétion, souhaite qu’une partie des bénéfices de la dispersion soit reversée à des œuvres caritatives,
Les femmes, je vous aime
A côté de la vente Zahedi, focus sur celle de la collection du peintre français Jean-Pierre Cassigneul. Né en 1935 à Paris, il s’est installé sur la côte vaudoise il y a plus de vingt ans. « C’est un personnage de presque 90 ans qui paraît 20 ans plus jeune et qui est plus que captivant. Il aime la vie, il aime les femmes qu’il peint sous toutes les coutures. A noter également que Cassigneul a connu un grand succès au Japon dans les années 1970, notamment grâce au marchand d’art Kiyoshi Taménaga », ajoute le commissaire-priseur.
Aujourd’hui Cassigneul bouge et voit là une opportunité de se débarrasser d’une partie de sa collection, à savoir des lithographies de peintres nabis comme Vuillard ou Bonnard et des créations personnelles comme « Douceur de mai », cette huile sur toile qu’il a réalisée entre 1989 et 1995. . Dans une nature luxuriante aux mille fleurs on découvre une femme parée de ses plus beaux vêtements. Ce tableau, jamais présenté sur le marché, est estimé entre 60 000 et 80 000 francs.
Maison de vente aux enchères Piguet. 44-51, rue Prévost-Martin, Genève. Exposition publique du 4 au 8 décembre. Vente en salle le mercredi 11 décembre et le jeudi 12 décembre à 18h. www.piguet.com/fr
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Carole Kittner Est journaliste de magazine Tribune des Arts depuis 2021. Spécialiste de l’art contemporain, de l’horlogerie et de la joaillerie, il a travaillé pour Edelweiss et s’implique dans les relations publiques dans le monde du luxe depuis 2001. Plus d’informations
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