Elsa Lepoivre, de la Comédie-française, joue le rôle-titre d’Hécube

Elsa Lepoivre, de la Comédie-française, joue le rôle-titre d’Hécube
Elsa Lepoivre, de la Comédie-française, joue le rôle-titre d’Hécube

Plus de deux décennies dans cette maison théâtrale unique au pays. Elsa Lepoivre, 51 ans, a rejoint la Comédie-Française en 2003. Pour ce Festival 2024, l’auteur et metteur en scène Tiago Rodrigues confie à la comédienne le rôle-titre d’« Hécube, pas Hécube », d’après Euripide. Une création à voir du 30 juin au 16 juillet à la carrière de Boulbon.

Au tout début du projet, comment Tiago Rodrigues vous a présenté cette création ?

Il y avait déjà l’idée d’un effet miroir entre le rôle d’Hécube, cette femme qui, pendant la guerre de Troie, a perdu sa famille, ses enfants, et cette collision avec le destin d’une actrice, Nadia, qui répète “Euripide”. jouer. Nous avons essayé d’être tendres à l’égard du métier d’acteur. Au moment même où elle répète au théâtre, sa propre vie est violemment bouleversée. C’est une personnalité ensoleillée traversée de gouffres, de lacunes. Mais dans l’écriture de Tiago, même en plein drame, l’humour est toujours là, les clins d’oeil aussi. Il y avait un délicieux équilibre à trouver.

Tiago Rodrigues dit de vous que vous êtes « un mélange de tranquillité et d’énergie vitale ». Vous reconnaissez-vous dans ce portrait ?

Oui, c’est un peu ça. (rires). Lors des ateliers, Tiago s’est inspiré des sept acteurs et actrices pour écrire la pièce en tenant compte de notre manière de nous exprimer, d’être. C’était passionnant pour nous, acteurs qui interprétons beaucoup de pièces du répertoire, de discuter avec l’auteur.

Pour vous, cette pièce inspirée d’un fait divers en Suisse (la maison Mancy) est-elle un drame sur la maltraitance des personnes vulnérables ou sur l’aveuglement d’une société dite civilisée ?

Pour moi, le thème central reste la maltraitance des plus vulnérables. Nous sommes face à l’intimité d’une femme qui se dresse, d’une combattante qui se bat pour son fils (un adolescent autiste). Il s’agit d’une question d’impuissance face à un pouvoir qui n’a pas conscience des défaillances de tout un système. Au tout début, Hécube est la figure de la douleur. Ce n’est pas une Médée, ce n’est pas une guerrière. Mais le sentiment d’injustice va créer pour elle une bombe à retardement.

Que représente pour vous le parcours de Boulbon ?

J’y suis venu une seule fois, à 16 ans, lors d’un voyage scolaire avec mon professeur de théâtre du lycée Malherbe de Caen. On avait vu Le Songe d’une nuit d’été de Jérôme Savary. Je suis heureux de trouver ce lieu si inspirant et si propice à une pièce tragique.

En 2016, vous avez remporté un succès public et critique avec vos partenaires de la Comédie-Française dans « Les Damnés » au Palais des Papes. Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?

C’était fou ! Etre mis en scène par Ivo van Hove, pour le grand retour de la Comédie-Française à Avignon, au début du mandat d’Eric Ruf (chef de troupe, NDLR). Nous avons collectivement relevé le défi de cette pièce qui n’était pas un texte classique. Une pièce difficile à jouer sur le plan émotionnel mais que nous avons vécue avec beaucoup de douceur entre nous. Finalement, jouer le soir des attentats de Nice et apprendre à la fin de la représentation ce qui venait de se passer m’a marqué à jamais.

Cette année, vous aurez encore plus de responsabilités sur scène que dans « Les Damnés »…

J’ai une plus grande présence sur scène et dans le texte car je suis le fil conducteur de l’histoire. Mais cela se tricote toujours en groupe. Je revendique travailler dans cet esprit collectif. Ça me protège, ça me libère, ça me rassure, ça m’excite, ça me rend heureux. J’espère être à la hauteur pour mes camarades.

Du 30 juin au 16 juillet à 22h à la carrière de Boulbon ; 15/40 €

 
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