Maurice Ravel est l’unique auteur de « Boléro », a jugé le tribunal de Nanterre

Maurice Ravel est l’unique auteur de « Boléro », a jugé le tribunal de Nanterre
Maurice Ravel est l’unique auteur de « Boléro », a jugé le tribunal de Nanterre

Le tribunal de Nanterre a débouté vendredi les demandeurs Maurice Ravel et le décorateur russe Alexandre Benois, qui avaient demandé à la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) de reconnaître ce dernier comme co-auteur du célèbre « Boléro ».

Le tribunal a « rejeté les prétentions des bénéficiaires de Maurice Ravel et Alexandre Benois concernant la Boléro, « L’œuvre est l’une des œuvres les plus jouées et distribuées au monde », a détaillé le tribunal dans un communiqué, l’œuvre « reste par conséquent dans le domaine public ».

Une décision « très bien motivée »

Concernant l’hypothèse d’une co-paternité d’Alexandre Benois, le tribunal a estimé que “les documents fournis ne démontraient pas sa qualité d’auteur de l’argumentation (bref résumé, NDLR) du ballet”.

La thèse d’un autre co-auteur lésé, la chorégraphe Bronislava Nijinska, a également été rejetée par ce jugement, l’artiste n’étant « jamais apparue dans la documentation du Boléro en tant que co-auteur”.

“C’est une décision très motivée, qui a pris soin d’examiner tous les éléments portés à la connaissance du tribunal et qui valide la Sacem tant dans sa démarche (…) que dans sa position au regard de la sauvegarde des intérêts de ses sociétaires”, a réagi auprès de l’AFP Me Yvan Diringer, qui défend la Sacem avec Me Josée-Anne Bénazéraf.

“L’action des successions et des éditeurs (également parties au dossier, NDLR) est rejetée par le tribunal, nous analysons sereinement la décision avant de répondre à la presse”, a de son côté déclaré à l’AFP Me Gilles Vercken, avocat de Ravel. domaine.

L’œuvre reste dans le domaine public

L’héritière de Maurice Ravel, Evelyne Pen de Castel, est également condamnée à verser un euro à la Sacem « en réparation de son préjudice résultant de l’abus du droit moral de l’auteur », détaille la décision.

Ce jugement assure qu’à ce stade, “Boléro” reste dans le domaine public comme c’est le cas depuis 2016. Que la Sacem, qui gère et perçoit les droits d’auteur en France, reconnaisse Alexandre Benois comme co-auteur aurait eu pour conséquence de protéger l’oeuvre jusqu’au 1er mai 2039, le décorateur russe étant décédé en 1960.

En France, les droits d’auteur sur une composition musicale durent toute la vie de son auteur puis pendant les soixante-dix années suivantes. Elle tombe alors dans le domaine public et peut être utilisée librement.

Le « Boléro » a été protégé pendant soixante-dix-huit ans et quatre mois, car la loi prévoit des prolongations visant à compenser le manque à gagner des artistes français pendant les deux guerres mondiales, ce qui a prolongé la protection jusqu’au 1er mai 2016.

 
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