Talib Kweli tacle Donald Trump

Tout d’abord, un maximum de respect au premier DJ qui a fait groover l’affaire RKC, ce mercredi 6 novembre. Le hip-hop new-yorkais était de la partie… Talib Kweli, rappeur associé à Mos Def dans l’imaginaire collectif et dans certains aspects de sa discographie, était programmée à Vevey.

Depuis un quart de siècle, les aficionados du hip-hop assurent à qui veut l’entendre que le hip-hop ne peut plus se passer du MC Talib Kweli, personnification du rap dit « conscient » et gardien supposé d’un certain rap underground.

Soit. Disons qu’avant d’entendre le pur produit de la haute société de Brooklyn, il fallait se secouer un peu le cul avec un enthousiasme non feint, dans la salle des classes supérieures de Vevey. Face à un public conquis de trentenaires émerveillés et de quadragénaires avertis, le MC n’abandonne pas le terrain du militantisme mais semble surtout vouloir parler de son dernier album.

Faux. Le maître de cérémonie n’oublie pas les coïncidences du calendrier. Dans la journée, Donald Trump vient de bafouer les espoirs réunis de New York et de Los Angeles Et de Talib Kweli, certainement, qui n’oublie donc pas de rappeler que certaines lignes rouges sont bonnes à observer : celle du viol et du fascisme.

Il ne s’agit pas de baisser la tête devant les fans de l’underground. Le rappeur de 49 ans ne manque pas l’occasion de se montrer politique en rappelant les bonnes pratiques, tout en soignant les fusées de son flow.

Les concerts de rap sont souvent décevants, mais le concert du vétéran de 49 ans a conservé la spontanéité et l’énergie de quelqu’un qui tente encore de « déchiffrer » les codes de la révolution. Restez en ligne. Avec Taleb Kwel, le hip-hop pionnier alternatif a superbement persisté. Pendant combien de temps? Timing parfait de la part du RKC.

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