dans la profusion de soieries, de plumes et de broderies des costumes des Archives départementales de Vannes

dans la profusion de soieries, de plumes et de broderies des costumes des Archives départementales de Vannes
dans la profusion de soieries, de plumes et de broderies des costumes des Archives départementales de Vannes

Parmi les robes en vannerie du XVIIIe siècle, véritables cathédrales de soie, ce costume d’homme ferait presque pâle figure en comparaison. Néanmoins. « C’est touchant », confie Bertrand Le Pen en soulevant le col de sa veste en soie beige pour examiner le bouton brodé. Quand je vais au musée, je ne peux que regarder. C’est la première fois que je touche à un costume du XVIIIe siècle. Même le détail d’un fil rassemblé est merveilleux. Tailleur et couturier amoureux des costumes historiques, il est venu spécifiquement de Pontivy, avec treize autres membres de son association Crinolines et Cie, étudier la collection de 300 costumes et accessoires des archives départementales de Vannes.

De la robe pré-Révolution à la robe Charleston

On doit ce trésor historique à la collectionneuse Monique Bouquet-Nadaud, costumière reconnue dans le monde du cinéma, qui a exposé ces costumes au public dans son Château de Crévy, à La Chapelle-Caro, près de Ploërmel. A son décès en 2002, le Département rachète la moitié de la collection : une soixantaine de costumes, quelques costumes pour hommes et de nombreux accessoires. «Cette collection, assez complète, illustre la mode du milieu du XVIIIe siècle jusqu’au début des années 1930, de la robe pré-Révolution à la robe Charleston», explique Camille Robillard, responsable de la conservation et de la promotion du Département depuis 2022. Pour la visite aux passionnés de Crinolines et Cie, disposé sur des mannequins cinq costumes, pour la plupart du XVIIIe siècle, et dans des tiroirs profonds, un échantillon d’accessoires : éventails en plumes d’autruche et écailles de tortue du début du XXe siècle, fiançailles (manches amovibles) du XIXe siècle , ou encore un gilet d’homme en soie brodée.

“Il y avait du monde”

Depuis 2022, Camille Robillard sort ces pièces du sommeil pour les immortaliser. “On aimerait que tout le monde les voie, mais on ne peut pas les exposer à la lumière plus de trois mois tous les trois ans car la couleur des tissus s’estompe vite, on le voit sur certains vêtements exposés trop longtemps au Château de Crévy”. Il travaille avec Olivier Hameury, qui a le rare privilège de photographier la collection. « Les gens étaient à l’intérieur, c’est humain, très intime », raconte-t-il. En ne les exposant pas en vitrine, « nous mettrons les photos des 300 costumes et accessoires sur le site des Archives en 2025 », annonce Camille Robillard. Une mission qui dure plusieurs mois, car pour réaliser son portrait, chaque costume doit être installé sur un mannequin et accessoirisé. Une science à part entière, qui requiert à la fois une connaissance historique et une connaissance très fine de la couture.

Camille Robillard s’adresse parfois aux passionnés d’histoire de Crinolines et Cie. Elle ouvre une boîte. Une robe en toile de coton de style romantique apparaît. Immédiatement, une des couturières devine la date, vers 1835, et donne des conseils pour la mettre sur un mannequin. «Porté avec des slips matelassés, sans crinoline, sans structure», note Camille Robillard. « Nous avons quelques pièces d’époque à l’association, mais nous n’avons jamais vu autant de costumes dans un état de conservation exceptionnel », s’exclame la présidente de l’association, Pauline Deschatrettes, en sortant. Pour nous, c’est un coffre au trésor.”

 
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