P.Pour les cinéphiles, même avertis, les noms de Laurent Le Corre, Antoine Lienhard ou José De Hita ne sont probablement pas évocateurs. Le public tient les acteurs, le réalisateur. A la fin du générique, au théâtre, quelques spectateurs restent pour rendre hommage par leur présence aux noms qui s’allongent, “chef machiniste”, “premier assistant”, “chef électricien”… Pourtant, ces métiers sont incontournable dans l’industrie cinématographique. . Sans ces dizaines, voire centaines de techniciens et spécialistes de tous genres, films, fictions et programmes télévisés n’existeraient pas.
Laurent Le Corre est le « chef décorateur » des plateaux. Tapissier diplômé, formé aux Arts Appliqués à Nantes. « Même un peu de cadre », avant que le hasard ne le transporte sur le tournage d’un film. De fil en aiguille, avec une formation « sur le tas, comme beaucoup de métiers du cinéma », Laurent Le Corre continue de filmer.
Antoine Lienhard explique immédiatement son métier. « Par nécessité, je m’y connais un peu en électricité, mais un chef électricien, en réalité, c’est le chef éclairagiste, en charge de l’équipe qui gère toutes les lumières. » José De Hita a été directeur général, essentiellement coordinateur du tournage, avant de devenir directeur de production.
Une vocation précoce
L’association Royannaise innove son cinéma, à quelques semaines de la quatrième édition du Festival du Film de Société (du 3 au 8 décembre). Au cours d’une longue matinée, samedi 16 décembre, une quinzaine de professionnels de la production audiovisuelle au sens large étaient conviés au Carel de Royan pour dire les mots justes sur leur travail, sur leur rôle au sein de la chaîne qui donne vie à un long tournage de un téléfilm.
“Juliette a décidé à l’âge de 8 ans qu’elle travaillerait dans le domaine sonore”
Dans la salle Carel, certes petite mais bondée, se trouvait un public hétéroclite. La moitié sont des adolescents, la plupart sont des étudiants universitaires. Uniquement curieux ou déjà décidés, pour certains, sur la formation et le parcours professionnel possibles. « Juliette a décidé à l’âge de 8 ans qu’elle travaillerait dans le domaine sonore », raconte son père Tony. Aujourd’hui élève de quatrième année, Juliette pense déjà à ses études postuniversitaires. Comme sa compagne Suzanne. Avec une mère journaliste de télévision, une certaine idée de l’avenir se dessine pour la jeune fille de 13 ans. « Même si elle se disait depuis plusieurs mois qu’elle aimerait devenir psychiatre, je l’ai encouragée à venir à cette rencontre, pour en apprendre un peu plus », murmure la mère de Suzanne.
Laura Allard-Villelégier, ingénieur du son, a eu le temps de discuter avec Juliette et Suzanne et d’autres adolescentes intéressées par son métier. Originaire du pays, Antoine Moulineau a également partagé son expérience. Le Royannais supervise la création des effets visuels d’un film. Ces “trucs” sont devenus si sophistiqués que ce secteur fait parfois appel à une équipe de plusieurs dizaines, voire centaines de personnes pour certaines grandes productions comme “Avatar”, à laquelle a participé Antoine Moulineau. Mettre un pied dans les coulisses avec les confidences de professionnels a sans doute rassuré les jeunes royannais dans leur envie de poursuivre leur chemin vers la lumière des décors.