Icile nouveau Robert Zemeckis avec Tom Hanks et Robin Wright, a connu un très mauvais départ au box-office national. Et ce sera probablement un nouvel échec pour le grand réalisateur.
Robert Zemeckis est l’un des plus grands. La trilogie Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, Contact, La mort te va si bien, Forrest Gump, À la poursuite du diamant vert…Depuis les années 1980, il enchaîné les films cultes et les succèsaux côtés de Steven Spielberg, George Lucas et quelques autres parmi grands cinéastes d’Hollywood.
Mais le vent semble s’être inversé à l’aube des années 2000. Robert Zemeckis pourrait bien tenir le rythme (dix films en vingt ans), il accumule les échecs. Il faut remonter à 2012 pour retrouver son dernier succès public, avec Denzel Washington dans Vol. Depuis, La marche (2015), Alliés (2016) et Bienvenue à Marwen (2018) crashé au cinéma. Saintes sorcières (sur HBO Max en 2020) et Pinocchio (sur Disney+ en 2022) ont échappé au box-office, mais ont été accueillis par des critiques plus ou moins meurtrières.
C’est pourquoi son nouveau film, Iciétait très attendu. Adaptée du roman graphique Richard McGuire, cette folle histoire qui s’étend sur des années et des vies d’un endroit où la caméra ne bougera pasmarque également ses retrouvailles avec Tom Hanks et Robin Wright, le duo de Forrest Gump. Malheureusement, cela commence très mal pour Ici, en passe de devenir un nouvel échec commercial pour le réalisateur.
JUSTE ICI, TRÈS MAUVAIS
Ici commencé en cinquième position au box-office national (États-Unis et Canada), et ça fait mal. Le film se contente de 5 millions pour sa sortie sur plus de 2 600 écrans, se retrouvant derrière Venin 3 (26,1 millions), Le robot sauvage (7,5 millions), Sourire 2 (6,8 millions) et Conclave (5,3 millions). Ou des films qui ne sont pas des nouveautés. C’est même la sixième semaine pour Le robot sauvageparticulièrement solide puisqu’il a fait mieux que le week-end dernier.
Ici coût officiellement 45-50 millions de dollarshors commercialisation. C’est un budget similaire à Bienvenue à Marwen (40-50 millions) et La marche (environ 40-45 millions), et bien plus modeste que Pinocchio (150 millions) et Alliés (plus de 100 millions).
Difficile de voir autre chose qu’une douche froide dans ce début au box-office national. C’est plus grand que La marche (1,5 millions) et Bienvenue chez Marven (2,3 millions de dollars sur plus de 1 900 écrans)… qui furent des échecs retentissants. La marche était jusqu’à 61 millions, mais Marwen Ce fut un fiasco colossal, avec environ 13 millions au total.
Ici démarre moins bien queAlliés (12,7 millions), soutenu par Brad Pitt, Marion Cotillard et un budget deux fois plus élevé, et qui a finalement atteint 120 millions au box-office.
En regardant les vingt dernières années, le début de Ici se classe derrière presque tous les films de Robert Zemeckis : Le Pôle Express (23 millions), Vol (24,9 millions), La légende de Beowulf (27 millions), Seul au monde (28 millions), Apparitions (29 millions), et Le chant de Noël de Scrooge (30 millions).
FORREST GUMP LE RETOUR
Sur papier, Ici était une équation parfaite pour Robert Zemeckis, avec un beau défi narratif et technique. Le roman graphique Ici de Richard McGuire raconte tout un tas d’histoires à partir d’un point fixeallant de 3 500 000 000 avant JC. JC jusqu’en l’an 22 175. De l’apparition de la vie sur Terre à la vie quotidienne des différentes familles qui vivaient dans la même maison, ce fut une histoire vertigineuse.
Le film Ici se concentre particulièrement sur la relation entre Richard (Tom Hanks) et Margaret (Robin Wright)et ce n’était pas la seule raison d’y voir une réunion de Forrest Gump puisque Robert Zemeckis a trouvé d’autres grands collaborateurs : le scénariste Eric Roth (Forrest Gump), le compositeur Alan Silvestri (central tout au long de sa carrière, et déjà présent Forrest Gump), et son fidèle directeur de la photographie Dun Burgess (Forrest Gump, Contact, Seul au monde…).
Ici représentait également un défi technologique puisqu’il fallait rajeunir Tom Hanks et Robin Wrightafin de raconter à la jeunesse leurs personnages. Rien qui fasse peur au réalisateur de Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, La mort te va si bien et Le Pôle Expresshabitués aux prouesses techniques de la force. Il a déclaré à Le journaliste hollywoodien en janvier 2023 :
« J’ai toujours été attiré par la technologie qui m’aide à raconter une histoire. Avec Here, le film n’aurait tout simplement pas pu fonctionner sans que nos acteurs se transforment parfaitement en versions rajeunies d’eux-mêmes. C’est exactement ce que font les outils d’IA de Metaphysic, d’une manière qui était auparavant impossible. »
L’équipe a travaillé avec l’entreprise La métaphysique, qui a notamment utilisé l’IA être capable de créer des versions rajeunies et photoréalistes d’acteurs et d’actrices. Une idée qui a déjà été explorée ces dernières années, que ce soit en L’Irlandais ou Indiana Jones 5.
Ici sortira en France le 6 novembre. Et on ira le voir, même s’il n’y a pas de projection presse, comme le mérite Robert Zemeckis.