Livre ouvert à rabat – Médias24 numéro un de l’information économique marocaine

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Après Rio de Janeiro en 2025 et Strasbourg cette année, la ville de Rabat a été désignée Capitale Mondiale du Livre par l’UNESCO pour l’année 2026. C’est une bonne nouvelle qui ne peut que ravir les amateurs de livres et surtout les habitants de cette ville déjà présente la hausse depuis une dizaine d’années.

Pendant longtemps, Rabat a souvent été, pour de nombreux Marocains, une ville peu remarquée autrement que comme une ville destination administrative plein de tracas, de formalités administratives et de fonctionnaires hargneux et inutiles.

On ne le visite pas, on y vient d’un coup, pour régler un problème administratif, un litige ou pour l’improbable rencontre d’un haut fonctionnaire inaccessible. Seuls les étudiants – pour la plupart sans le sou et originaires de différentes régions du pays – qui fréquentaient alors la seule université y vivaient du mieux qu’ils pouvaient et y trouvaient un charme et une attraction particuliers.

Le Quartier Océanenfouie l’hiver sous une épaisse brume humide et jouxtant la mer rugissante, était le fief de cette population en l’absence de la cité universitaire de l’Agdal. Quartier résidentiel, l’Agdal a aussi vu la présence de quelques étudiants, fauchés mais débrouillards, qui ont pu squatter, entre une manifestation réprimée et deux AG enfumés, certaines villas partagées entre colocataires. C’était les années 70, ils avaient plus ou moins 20 ans et, pour paraphraser Paul Nizan, ce n’était pas toujours l’âge le plus heureux de leur vie. Mais c’est une autre histoire.

Aujourd’hui, Rabat est une ville verte ; une ville ouverte. Une ville où il fait bon vivre. Capitale mondiale du livre dans un avenir très proche, Rabat offre toutes sortes d’espaces pour faire vivre et connaître cet objet littéraire qui nous fait grandir autant qu’il nous libère.

Récemment, à l’occasion de la 6ème édition du festival « Littérature itinérante » qui parcourt les villes à travers le pays, Rabat a été choisie pour présenter une quarantaine d’écrivains et poètes autour d’un thème si cher à la littérature. à savoir mémoire.

Après des rencontres et des débats, en arabe et en français, tenus dans le bel amphithéâtre de la Bibliothèque nationale, les auteurs ont signé leurs ouvrages et ont poursuivi le débat avec les lecteurs dans le magnifique parc Hassan II. D’autres espaces tout aussi beaux et accueillants auraient pu être choisis : le Jardin d’Essai à deux pas du BN, dans le quartier de l’Agdal, le parc ou bois Ibnou Sina ainsi que celui d’Hassan au centre de la ville.

L’exposition et la vente de livres en plein air est une tradition à promouvoir et à diffuser car c’est une excellente occasion de rapprocher les livres du lecteur potentiel, du promeneur solitaire ou des enfants en sortie avec leurs parents. On se souvient qu’à Rabat, l’esplanade de la Bibliothèque Nationale accueillait chaque samedi ce type d’exposition à l’époque où notre ami Driss Khrouz dirigeait cet établissement. Cette tradition a cessé après son départ et c’est très regrettable.

Si l’on évoque et vante ces espaces verts pour organiser la rencontre du livre avec son éventuel lecteur, ce n’est pas pour exclure les librairies et les bibliothèques. Ces derniers sont et resteront certainement les lieux naturels d’achat ou d’acquisition de livres. Mais force est de constater que Rabat ne compte que quelques librairies, dont une demi-douzaine – relativement plus fréquentées et mieux structurées – sont situées à proximité des avenues Mohammed V, vers le centre de la ville, qui n’est plus véritablement le véritable centre de la ville. la Capitale. Les quartiers les plus aisés, et d’autres plus peuplés : Agdal, Ryad, Soussi, Yacoub al Mansour, Youssoufia et Takaddoum entre autres, ne comptent que quelques petites papeteries qui font office de librairies.

Il ne s’agit pas de briser l’euphorie de l’ambiance, mais il est légitime de se demander comment être à la hauteur de l’événement éditorial d’ici 2026, c’est-à-dire presque demain ? Comment promouvoir le livre et la lecture, par quels moyens et dans quels espaces ? Certes, on ne peut pas, en peu de temps, créer et multiplier comme des petits pains des libraires et des librairies à travers la ville. D’autant qu’il s’agit d’entreprises culturelles privées qui nécessitent d’abord une passion pour le métier puis des investissements et des capitaux, sans oublier le savoir-faire et donc la formation. Balzac, qui savait de qui il parlait, lui qui écrivait tant mais aussi imprimait, fit dire à un personnage d’un roman peu connu : « Le Cabinet des Antiquités »qu’il est « aussi facile de rêver un livre que difficile de le réaliser ».

A Strasbourg, première ville de France à recevoir cette année le label UNESCO depuis sa création en 2001, libraires et gérants ont élaboré une programmation qui comprend 250 manifestations. La cité alsacienne compte 25 librairies et chacun, malgré les difficultés et la fragilité du secteur, accueille favorablement cette belle vitrine du livre et de la lecture. Même si, sceptiques, certains pensent que « l’événement est plus intéressant pour la ville que pour les libraires ». Qu’importe ! disaient les édiles en se frottant les mains. A condition qu’ils s’impliquent auprès des responsables du secteur, afin de faire de Rabat, pendant un an et à livre ouvert, une belle Capitale Mondiale de la Lecture. Mais si, comme la nature, le livre est ouvert à tout, « il ne faut pas attendre que le vent tourne les pages ».

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