L’équipe de Javier Milei a-t-elle manqué d’inspiration pour rédiger le premier discours qu’il devait prononcer à l’ONU ? Quelques jours après l’intervention du président argentin le 24 septembre à New York, les médias locaux ont découvert des similitudes particulièrement frappantes entre les propos prononcés par le dirigeant et ceux sortis de la bouche de l’acteur Martin Sheen, qui incarnait le président des États-Unis dans la série « The West Wing » (À la Maison Blanche), 21 ans plus tôt.
« Cela ressemble à de la fiction, mais ce n’est pas le cas », titrait vendredi le journal de gauche « Página 12 ». “Personne n’a remarqué l’extraordinaire similitude ?” s’insurge Carlos Pagni, chroniqueur politique de « La Nación ». La presse argentine a comparé le discours de Javier Milei à l’épisode 15 de la quatrième saison de « The West Wing », série qui a connu un succès entre 1996 et 2006. Et l’hypothèse d’une simple coïncidence s’avère plus qu’improbable.
« Nous pensons que tout le monde devrait être libre de la tyrannie et de l’oppression. Qu’il s’agisse d’oppression politique, d’esclavage économique ou de fanatisme religieux », a déclaré Javier Milei à l’ONU. Dans la série, le président Josiah Bartlet, alias Martin Sheen, déclare : « Nous défendons donc la liberté de la tyrannie, partout. Qu’il s’agisse de tyrannie sous forme d’oppression politique, d’esclavage économique ou de fanatisme religieux.»
Autre exemple, avec cette phrase prononcée par le président argentin : « Cette idée fondamentale ne peut se limiter aux mots. Elle doit être soutenue par des actes : diplomatiques, économiques et matériels. Dans la série, on peut entendre : « Cette idée fondamentale ne peut être réalisée avec notre seul soutien. Nous devons répondre avec notre force : diplomatique, économique, matérielle.» Il se trouve que Santiago Caputo, l’une des personnes influentes de Javier Milei, est un grand fan de la série américaine. Selon « La Nación », il a vu « The West Wing » près de dix fois.
Comme le note le « Guardian », ce n’est bien sûr pas la première fois que des hommes politiques s’inspirent un peu trop de discours fictifs. En 2020, un homme politique australien nommé Will Fowles a également répété des phrases prononcées par le « président » Joshia Bartlet. L’homme avait alors reconnu être un grand fan de la série et l’avait qualifiée d'”hommage inconscient” à son créateur, Aaron Sorkin.
Pendant la pandémie, l’homme politique argentin Alejandro Torres a utilisé les mots du président fictif Thomas J. Whitmore dans le film « Independence Day ». En 2017, le Mexicain Miguel Ángel Covarrubias plagiait Frank Underwood, le machiavélique président américain incarné par Kevin Spacey dans « House of Cards ». Il a ensuite affirmé que c’était intentionnel.