Diddy et les dérives du « gangsta rap »

Diddy et les dérives du « gangsta rap »
Diddy et les dérives du « gangsta rap »

P. Diddy et les dérives du « gangsta rap »

Sean Combs, connu sous le nom de Puff Daddy, multimillionnaire du rap, fait face à des dizaines de plaintes pour viol et organisation de trafic sexuel.

Publié aujourd’hui à 19h59

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Ce qui a changé, heureusement, c’est cette stupide injonction artistique-médiatique appelée crédibilité de la rue. Du rock au rap en passant par le R’n’B. La culture hip-hop avait poussé le phénomène dans le rouge. La question était toujours de savoir qui était le plus mauvaisméchant, réel, né dans la rue, ancien mauvais garçon et tout le cirque qui allait avec. Sexe, drogue et rock’n’roll, c’est trop cool, vieux air : par hasard, par exemple, si le documentaire « Cocksucker Blues », signé par Robert Frank et tournant les Rolling Stones en 1972, n’avait pas été interdit de diffusion par le groupe lui-même, on remarquerait sans doute des choses qui le feraient conduisez-les directement au tribunal aujourd’hui. Le phénomène est le même : avoir une mauvaise réputation confère à certains artistes une aura grotesque de « crédibilité ».

Sean Combs, connu sous le nom de Puff Daddy, connu sous le nom de Diddy, multimillionnaire du rap, vêtements et vodka des riches, est désormais en prison aux États-Unis. Il fait face à des dizaines de plaintes pour viol et organisation de trafic sexuel, après avoir joué à fond cette fameuse carte qu’est le « gangsta rap » pendant des années. C’était sérieux, il faut l’avouer, pas comme avec les connards du hip-hop de France et d’ailleurs, qui jouent les durs parce qu’ils se sont un jour crashés au dépanneur.

Le père de Sean « Diddy » Combs, lieutenant du dangereux Frank « American Gangster » Lucas, qui a inondé New York d’héroïne dans les années 70, a été abattu à Central Park alors que le futur petit Puff n’avait que 2 ans. Ensuite, la scène rap américaine avait appris à faire parler d’elle : Tupac Shakur, assassiné en 1996, ou l’extraordinaire The Notorious BIG (son « flow » reste inégalé), tué à bout portant l’année suivante, ont fait exploser la banque. de leurs bénéficiaires.

Le producteur de The Notorious BIG était Sean « Diddy » Combs, et c’est reparti. Vous ajoutez à son cocktail d’argent en centaines de millions de dollars, le sexisme absolu inhérent au genre gangsta, et surtout ce qui va avec, aphrodisiaque : le sentiment d’être au-dessus des lois.

Parce que c’est ici qu’ils se réunissent WeinsteinEpstein, Sean Combs, etc. Dans un Olympe capitaliste-contemporain désuet, où faire la fête, les « meilleures fêtes », signifie inviter des personnes « importantes » à venir faire la fête avec vous. Alcool, extase, filles, orgies si désiré. Dites-moi qui vous invitez, je vous dirai ce que vous êtes devenus : des politiques, des stars, des athlètes, des putes, toujours un peu les mêmes, évidemment, courant pour paraître à la mode, ne bégayant pas, au courant de ce qui se passe. marcher.

Ça ne marche plus, tant mieux, ça va mal finir, la coterie des freeloaders disant qu’ils ne s’en souviennent pas très bien. Il faut réapprendre à admirer les véritables admirables, les tendres et les poètes.

Christophe Passerborn in Fribourg, has worked at Le Matin Dimanche since 2014, after having worked in particular at Le Nouveau Quotidien and L’Illustré. Plus d’informations

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