Baisse des licenciés, disparitions d’équipes, hausse des coûts… Pourquoi le cyclisme amateur est en crise

Baisse des licenciés, disparitions d’équipes, hausse des coûts… Pourquoi le cyclisme amateur est en crise
Baisse des licenciés, disparitions d’équipes, hausse des coûts… Pourquoi le cyclisme amateur est en crise

Trois équipes labellisées N1 disparaissent en un an

Après l’équipe espoirs de Sojasun l’an dernier, deux autres équipes bretonnes labellisées N1 ont mis la clé sous la porte à l’intersaison : Morbihan Adris GOA, créée il y a dix ans et devenue l’une des meilleures équipes amateurs de , et Cre’Actuel- Marie Morin-U 22, lancée en 2003 et par laquelle sont notamment passés les professionnels Cyril Gautier, David Gaudu et Ewen Costiou. En l’espace de deux ans, sept équipes françaises évoluant à ce niveau ont jeté l’éponge dans une division qui en comptait… 28 en 2023, ce qui, avouons-le, n’avait pas vraiment de sens. Cinq N1 en Bretagne, c’était aussi sans doute trop (il devrait y en avoir 19 en France en 2025). Il y en avait deux en 2008 et un seul en 2004.

Des budgets difficiles à boucler

Les budgets ont continué à augmenter. Le budget minimum imposé par la Fédération française de cyclisme (FFC) en N1 est passé de 250 000 euros à 350 000 euros en trois ans. « Le budget minimum est de 350 000 euros mais il n’y a que deux équipes qui sont à la limite », explique Nicolas André, directeur des événements et du règlement sportif à la FFC. Tous les managers s’accordent à dire qu’il faut au moins 500 000 euros pour évoluer confortablement. Par ailleurs, le budget moyen est de 578 000 euros. » Avec l’inflation, les voyages coûtent de plus en plus cher. Les équipes doivent également rémunérer leur personnel permanent (environ 30 000 € par poste, frais compris) et prendre en charge les dépenses de leurs coureurs. Du côté des ressources, le robinet des subventions publiques tend à se fermer. Les équipes sont à la recherche de sponsors et de mécènes privés. Mais dans un contexte économique tendu, rien n’est simple.

Plus de licenciés, moins d’élites

Si au niveau national, l’essor lié au succès des JO se confirme (+ 20,82 % de licenciés en 2024, + 11 % pour la route), ce n’est pas le cas en Bretagne, qui enregistre une légère baisse mais reste au-dessus des 11 000 licenciés (-122). C’est au niveau des coureurs élites (nom des coureurs de 1ère catégorie) que la donne change : moins 46 coureurs, ce qui s’explique en partie par l’arrêt de l’équipe Sojasun. Avec 108 élites en 2024, la Bretagne compte son plus petit contingent depuis près de 20 ans. Plus inquiétant, les données du Comité régional sont en décalage avec le « sentiment » sur le terrain où les pelotons ont tendance à se réduire à néant. Au plus haut niveau comme au bas de l’échelle. “Il n’y a probablement jamais eu autant de monde à vélo, par contre, il n’y a probablement jamais eu aussi peu de concurrents”, note Gurvan Musset, patron du Team Sportbreizh. “Donc la Bretagne, terre du vélo, pas sûr que ce soit encore le cas dans dix ans”.

L’arrivée de réserves professionnelles au niveau « Continental », troisième division mondiale chez les professionnels, à la fin des années 2010, n’a pas arrangé les choses au haut niveau amateur. Elle a certes offert un contrat de travail, une couverture sociale et un tremplin vers le circuit WorldTour à de nombreux jeunes mais, en retour, elle a privé les N1 françaises. Les meilleurs espoirs du pays sont désormais volés par des équipes professionnelles et certains d’entre eux sautent les étapes comme les Bretons Eliott Boulet et Paul Thierry, juniors en 2024 et pros en 2025 dans ces mêmes réserves (chez Groupama-FDJ et Arkéa-B&B Hotels). ). D’où cette question lancinante et abrupte : la N1 a-t-elle encore un intérêt ?

Coût, sécurité, difficulté, business…

« Le cyclisme est devenu un sport de riches », s’agacent de (très) nombreux cyclistes bretons, effrayés de voir des juniors ou des cadets rouler sur des vélos qui coûtent plus de 4 000 euros. Moins accessible, le cyclisme est devenu un sport plus dangereux (« À mon époque, je m’entraînais en toute sécurité. Malheureusement, ce n’est plus vraiment le cas ») et toujours aussi exigeant. Un coureur qui n’obtient pas de résultats s’accroche probablement moins qu’à un certain moment et se tourne vers une autre pratique devant une offre qui n’a sans doute jamais été aussi importante par rapport à l’âge d’or du vélo. L’absence d’une star française (en 2025, cela fera 40 ans qu’un coureur français n’a pas remporté le Tour de France), les affaires de dopage (moins de 1 000 licenciés en Bretagne après l’affaire Festina) et l’image qui colle à la peau ne pas non plus plaider la cause de la petite reine.

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