Il y a cinq ans jour pour jour, Pékin annonçait son premier décès dû à une pneumonie atypique, baptisée depuis « Covid-19 ». Aujourd’hui, l’OMS dénombre 7 079 129 décès liés à la pandémie à travers le monde. Mais en 2025, d’autres virus devront être surveillés car ils émergent ou se développent suffisamment pour, peut-être, faire craindre un éventuel retour à cette période lugubre dans le futur.
Mpox, anciennement appelée « variole du singe »
Isolée pour la première fois en 1958 dans une colonie de singes à Copenhague, d’où son nom initial « vérole du singe », ce sont en fait les rongeurs qui la transmettent à l’homme. Entre hommes, le virus mpox se transmet par contact physique, contact avec des matériaux contaminés et des gouttelettes respiratoires. Ensuite, les symptômes se développent pendant la période d’incubation comprise entre trois et vingt et un jours et durent deux à quatre semaines. Les symptômes pénibles et douloureux comprennent une éruption cutanée accompagnée de cloques évoluant vers des croûtes, de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des ganglions lymphatiques enflés et de la fatigue. Même si la plupart des gens guérissent sans traitement, la maladie peut être grave, voire mortelle.
Avec 28 682 cas et neuf décès enregistrés en 2024, l’Europe est le principal foyer de la maladie, suivie par l’Afrique avec 15 267 cas et 77 décès en 2024, dont 9 513 cas au Congo à la mi-décembre. Sur le continent, la hausse est inquiétante car elle est constante chaque mois. Au 7 janvier 2025, le 5 250ème cas était déclaré en France sur 117 663 cas dans le monde.
La version modifiée de la grippe aviaire, ou H5N1 modifié
Les chercheurs du monde entier sont en alerte. Le virus de la grippe aviaire H5N1, déjà redoutable sous sa forme naturelle, fait l’objet d’expérimentations controversées en laboratoire. Des équipes scientifiques ont réussi à modifier génétiquement ce virus, suscitant des inquiétudes quant aux risques potentiels pour la santé mondiale. Car s’il n’a pas été transmis à l’homme auparavant, ces modifications apportées au H5N1, des manipulations visant à l’origine à anticiper les mutations naturelles et à développer des contre-mesures, lui confèrent des capacités alarmantes : une réplication plus efficace chez les mammifères et une résistance accrue au système immunitaire. Et les symptômes sont similaires à ceux du Covid-19. Le H5N1 modifié a un taux de mortalité potentiel similaire à celui du H5N1 naturel, soit environ 58 % des personnes infectées.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) suit de près la situation car l’apparition récente de cas chez d’autres espèces, notamment chez les vaches au Texas, ravive les craintes. Le principal risque serait que le virus se propage chez les porcs, un pont interspécifique idéal car ils possèdent les mêmes récepteurs d’acide sialique que les humains dans leurs voies respiratoires.
Le virus de la grippe
Pathogène affectant là encore les voies respiratoires, le virus de la grippe existe sous quatre formes A, B, C et D, parmi lesquelles les types A et B sont les plus à craindre. Maladie virale redoutée chaque hiver, la grippe se manifeste par un ensemble de symptômes caractéristiques qui surviennent souvent de manière soudaine. Le virus de la grippe peut se transformer en pandémie pour plusieurs raisons, notamment parce qu’il n’existe pas qu’une seule grippe, mais des grippes.
Premièrement, la variabilité génétique du type A, en particulier, évolue rapidement grâce à des mutations fréquentes. Cette capacité lui permet d’échapper à l’immunité acquise par les personnes déjà tombées malades. Son réassortiment génétique le rend très dangereux, car lorsqu’un hôte est infecté simultanément par deux virus grippaux différents, un remaniement de gènes peut se produire, créant un nouveau virus potentiellement plus dangereux. Elle se transmet entre les espèces, les animaux et les humains, ce qui augmente le risque d’émergence de nouvelles souches et de diffusion rapide.
Tous ces facteurs combinés expliquent pourquoi le virus de la grippe, en particulier de type A, a le potentiel de provoquer une pandémie, à l’image de la grippe espagnole de 1918 (type H1N1) qui a causé entre vingt et cinquante millions de morts. Pour le moment, chaque année la grippe saisonnière est responsable de 290 000 à 650 000 décès dans le monde selon l’OMS, sur un milliard de cas recensés.
Coronavirus de type SRAS-CoV
Devenus célèbres depuis 2019, les coronavirus sont désormais généralement associés à des maladies bénignes comme le rhume ou des syndromes grippaux légers. Cependant, certaines souches ont évolué, devenant plus agressives et très contagieuses. Le SRAS-CoV en est un parfait exemple : ce virus peut provoquer le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), potentiellement mortel. Entre novembre 2002 et juillet 2003, une épidémie de SRAS a touché trente pays, provoquant 774 décès selon l’Inserm. Responsable de la pandémie de 2019, le SRAS-CoV-2 en est une forme proche, mais distincte.
De plus, face à ces menaces émergentes, l’Organisation mondiale de la santé a inscrit tous les coronavirus sur sa liste de surveillance des virus émergents. Cette décision souligne l’importance de la vigilance et de la poursuite des recherches dans ce domaine.
Le virus respiratoire HPMV ou MPHV
Le virus HMPV (Human Metapneumovirus) est un pathogène respiratoire découvert en 2001 aux Pays-Bas. Contagieuse, elle touche principalement les enfants de moins de 5 ans et se propage par gouttelettes respiratoires et contact direct avec une période d’incubation de trois à six jours. Le virus trompeur HPMV présente des symptômes similaires à ceux de la grippe : fièvre, toux, respiration sifflante et congestion nasale, mais provoque néanmoins des infections des voies respiratoires supérieures et inférieures. Très dangereuse pour les nourrissons, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées, elle est la deuxième cause d’infections respiratoires aiguës chez le jeune enfant et peut entraîner une pneumonie ou une bronchiolite.
Dans le nord de la Chine, les cas de métapneumonivirus humain explosent mais rien d’alarmant pour l’instant. Le risque de pandémie est faible même si des cas de contamination ont également été signalés en Inde.
Aujourd’hui, l’OMS estime que le nombre de virus émergents est susceptible d’augmenter car les modes de vie modernes les favorisent à travers : les changements environnementaux, notamment la déforestation, puisque les contacts entre humains et animaux sont plus présents, les changements climatiques et l’activité humaine qui modifient la répartition géographique des espèces. , introduisant de nouveaux vecteurs de maladies, l’augmentation de la densité de la population mondiale, en particulier dans les zones urbaines des pays à faible revenu, augmente les risques de transmission et, via l’amélioration des transports et l’augmentation des flux de personnes, accélère la propagation mondiale des agents pathogènes.