Flirt, dernier variant, « circule intensément, sans impact sur les hospitalisations »

Flirt, dernier variant, « circule intensément, sans impact sur les hospitalisations »
Flirt, dernier variant, « circule intensément, sans impact sur les hospitalisations »

On y va encore une fois. Nous connaissons tous quelqu’un qui a le Covid. Surprenant, non ? Alors que nous pensons qu’il a bien été enterré, il dormait. Le méchant virus s’ajoute à la cohorte des mauvaises nouvelles, avec, depuis une quinzaine de jours, une multiplication des tests positifs, des fièvres, des accès de fatigue ou… rien du tout. Car ce nouveau variant, KP.2, qui vient de toucher la France, a cette particularité : il est très contagieux, encore plus que ses prédécesseurs, mais un peu moins mordant. Au point qu’elle peut nous traverser sans que nous nous en rendions compte. Le professeur Denis Malvy, infectiologue au CHU de Bordeaux, rencontre cependant régulièrement ses homologues du monde entier, pour tenir le virus à distance et anticiper les risques.


Le professeur Denis Malvy, infectiologue, chef de l’unité des maladies tropicales et des voyageurs au CHU de Bordeaux, membre du COVARS, observe la circulation du dernier variant du Covid 19

Thierry DAVID/SUD-OUEST

« Ce KP.2, aussi appelé Flirt, a pris la place du XBB1 qui sévissait juste avant », explique-t-il. Il s’agit toujours d’un Omicron, ce dernier variant avec ses deux mutations supplémentaires sur la protéine Spike est encore plus transmissible, et surtout, il est résistant non seulement aux vaccins, mais aussi aux infections sauvages. Heureusement, ce n’est pas trop grave, sauf pour les personnes très âgées et très vulnérables. Bien qu’il soit moins virulent, il est néanmoins incroyablement transmissible dans une population qui a perdu son immunité. En clair, si vous êtes vacciné, vous restez protégé contre les formes graves – ce qui est très important – mais vous pouvez toujours la contracter. Si vous avez été infecté, vous pouvez l’être à nouveau quelques semaines plus tard. »

Le sommet de l’iceberg

Les indicateurs sont désormais moins omniprésents, puisque le pays est dans la phase post-pandémique. Mais les chiffres disponibles montrent une hausse très marquée des infections. « En effet, poursuit le professeur Malvy, nous avons constaté une augmentation de 10 % des tests positifs à l’hôpital, et de 20 % en ville, sur les deux dernières semaines. C’est la pointe de l’iceberg. En réalité, tout le monde ne se fait pas tester, si on augmentait le nombre de tests dans la ville, les chiffres positifs seraient phénoménaux. De nombreuses personnes sont asymptomatiques ou simplement un peu étourdies pendant un jour ou deux. Cette circulation silencieuse, puisqu’elle n’est pas visible dans toute son étendue, est cependant d’une grande intensité. Nous ne déclarons actuellement aucune hospitalisation liée au Covid. »

Dans « vivre avec »

Le professeur Denis Malvy encourage les personnes âgées à se faire vacciner tous les six mois environ, mais les patients immunodéprimés sont également invités à le faire. Elle invite au port du masque dans les lieux confinés, aux mesures de distanciation en cas d’interaction sociale, et au nettoyage régulier des mains. « Nous sommes dans la situation du « vivre avec » », concède-t-il. Malgré les Jeux Olympiques, nous ne sommes pas trop inquiets du Covid. Il faudra redoubler de vigilance à l’automne, la fin de la récréation pourrait être sonnée, car un nouveau variant pourrait émerger, encore plus transmissible, et pourquoi pas plus pathogène. Les laboratoires travaillent tout l’été pour développer un vaccin actualisé. Celui dont nous disposons aujourd’hui ne protège pas contre les infections, mais uniquement contre les formes graves. »

 
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