Par Olivier Pirot
Ce jeudi, près de 30 000 personnes sont descendues dans la rue à l’appel de plusieurs syndicats de pharmaciens. Surtout, quelque 18 000 pharmacies sur les 20 000 que compte le pays ont baissé leurs rideaux pour cette journée de revendications. Le signe d’un profond mal-être dans la profession.
Les syndicats réclament certes des augmentations, mais ils exposent aussi leurs difficultés à s’approvisionner. Les pénuries de médicaments persistent et affectent non seulement leurs activités quotidiennes mais aussi la santé des patients.
L’autre élément qui fait l’actualité dans tous les territoires, c’est la multiplication des pharmaciens qui n’arrivent pas à trouver acheteur pour leurs officines. Ou ceux qui se ferment simplement. Surtout dans les zones rurales. Selon les syndicats, la France en a perdu 2 000 en une dizaine d’années et le rythme des fermetures n’a jamais été aussi élevé que depuis la fin de la pandémie.
Et tout cela alimente la colère de ceux qui ont été particulièrement sollicités pendant la crise du Covid-19 et se sentent depuis oubliés.
Dans un pays aussi prospère que la France, ces différents éléments contribuent au sentiment de déclassement sur lequel surfent les discours populistes. Tout le monde peut les entendre puisque tous les Français vont en pharmacie et sont témoins de ces difficultés. Et face à cette sensation et à une problématique complexe, il est difficile d’apporter une réponse claire et simple. Surtout quand cela est perçu comme insuffisant.
