Les petites phrases de Michel Barnier qui font craindre le pire

Les petites phrases de Michel Barnier qui font craindre le pire
Les petites phrases de Michel Barnier qui font craindre le pire

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– La France est en retard dans le déploiement des énergies renouvelables.

Le nouveau Premier ministre Michel Barnier est resté très vague sur les questions environnementales lors de sa passation du pouvoir avec Gabriel Attal le 5 septembre. Il venait de lâcher quelques mots énigmatiques sur « dette écologique » qui pèse sur les épaules de nos enfants. Son discours du 1er octobre devant les députés, pour son discours de politique générale, n’a pas levé toutes les zones d’ombre, loin de là. Lui, en revanche, distillait quelques petites phrases inattendues avoir des raisons de s’inquiéter des capacités de la France à assurer sa transition écologique.

La première pierre à la mare a été jetée assez rapidement concernant énergies renouvelables.

Nous continuerons le développement des énergies renouvelables en mesurant mieux dans certains cas – je pense aux éoliennes – tous leurs impactsa déclaré Michel Barnier après avoir réaffirmé sa volonté de renforcer le nucléaire. »

Le doute est jeté sur les éoliennes

Le le développement des éoliennes pourrait ainsi être revu à la baisse. Une véritable surprise, alors que la France n’atteint déjà pas ses objectifs et que nous sommes en retard dans ce domaine par rapport à nos voisins européens. Notre pays a atteint 22,3% d’énergies renouvelables dans sa consommation finale brute d’énergie en 2023, au lieu des 25% visés. Soit 11% de moins que prévu. Et c’est surtout l’éolien terrestre et offshore qui est à la traîne.

Mais les énergies renouvelables sont les seuls outils de production d’électricité verte qui puissent être mis en œuvre rapidement, en attendant que les nouvelles installations nucléaires soient opérationnelles d’ici une dizaine d’années. Le ralentissement de l’éolien remet en question notre capacité à réduire nos émissions de gaz à effet de serre et notre objectif ultime, inscrit dans la loi, d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Un obstacle à la protection des territoires non urbanisés

La deuxième sortie choc s’est concentrée sur le système Zero Net Artificialisation (ZAN) de la loi Climat et Résilience de 2021. Michel Barnier a évoqué l’idée d’une « développer la ZAN de manière pragmatique et différenciée pour répondre aux besoins essentiels de l’industrie et de l’habitat ». On comprend ici encore qu’il souhaite limiter la portée d’une loi déjà adoptée.

Le ZAN prévoyait de réduire progressivement l’artificialisation des terres et donc la construction sur des terrains non urbanisés, l’objectif étant d’atteindre un équilibre des zéro artificialisation nette d’ici 2050. Avec plusieurs avantages : la protection de la biodiversité, des terres agricoles, une meilleure gestion de l’eau et la préservation d’espaces naturels comme les forêts capables d’atténuer les effets du changement climatique et de capter nos émissions de gaz. serre.

Une écologie acceptée socialement et économiquement

Enfin, le premier ministre s’est engagé à garantir « acceptabilité sociale et économique » de la transition écologique. Ce qui laisse penser qu’il pourrait aller encore plus loin que ce qu’il a déjà avancé dans son discours de politique générale. Malgré quelques belles promesses sur la préservation de la biodiversité, l’économie circulaire et la décarbonation des usines, ainsi que le lancement prochain d’un « grande consultation sur l’eau »la tonalité générale de ce discours suggère plutôt un pas en arrière de la France au regard de ses engagements en matière de protection de l’environnement et de sortie des énergies fossiles.

Il faudra donc suivre attentivement les trois grands textes structurants à venir : la programmation énergétique pluriannuelle, la stratégie nationale bas carbone et le plan national d’adaptation au changement climatique. D’autant que Michel Barnier n’a pas dit un mot sur les coupes qui devraient réduire certaines aides comme le Fonds vert, destiné à soutenir la décarbonation des territoires locaux. C’est sans doute à sa ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher de les justifier.

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