Accord sur la prévention des pandémies : l’échéance approche

Accord sur la prévention des pandémies : l’échéance approche
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La dernière semaine de négociations prévue pour l’instant débute ce lundi à Genève, où les pays membres de l’Organisation mondiale de la santé tentent d’élaborer un texte qui évite de répéter les erreurs meurtrières et coûteuses qui ont marqué la pandémie de Covid. -19.

Pour éviter des millions de morts et des milliers de milliards de pertes économiques, les pays membres ont décidé en décembre 2021 d’élaborer un texte contraignant pour éviter que la catastrophe ne se reproduise. Et ils se sont donnés jusqu’en mai de cette année pour l’adopter à l’Assemblée mondiale de la santé.

Mais après deux ans et après que le traumatisme de la pandémie s’estompe déjà, d’importants points de friction subsistent.

Le neuvième et dernier cycle de négociations s’est ouvert le 18 mars et se poursuivra jusqu’à jeudi, mais parvenir à un accord nécessitera de sérieux compromis.

Les diplomates insistent sur leur volonté de parvenir à un accord, mais les différents camps semblent encore très éloignés.

“Tout le monde devra donner quelque chose, sinon personne n’obtiendra rien”, a prévenu le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

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“Critique pour l’humanité”

Les pays européens souhaitent que davantage d’argent soit investi dans la prévention, tandis que les pays africains – laissés pour compte pendant la crise du Covid – veulent du savoir-faire et des financements, mais aussi un accès adéquat aux tests, vaccins et autres traitements.

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, prononce un discours lors du sommet des gouvernements du monde à Dubaï, le 12 février 2024.

©AFP

Les États-Unis veulent une garantie de transparence et un partage rapide des données sur toute épidémie d’une maladie inconnue.

De l’avis des spécialistes, la Chine a trop tardé en décembre 2019 à partager des informations sur le Covid-19 et très vite il fut trop tard.

Il n’est pas impossible que les négociations doivent être prolongées pour aboutir.

« Nous savons tous qu’il reste des domaines critiques sur lesquels vous n’êtes pas encore parvenus à un consensus », a déclaré le Dr Tedros au début du dernier cycle de négociations.

« Vous êtes d’accord sur ce que vous essayez d’atteindre (…) vous devez maintenant vous mettre d’accord sur la manière d’atteindre ces objectifs », a-t-il déclaré, l’enjeu n’étant rien de moins qu’« essentiel pour l’humanité ».

Pas de « dégonflage »

Les principaux sujets encore en discussion comprennent l’accès aux agents pathogènes émergents, une meilleure prévention et une meilleure surveillance des épidémies, un financement fiable et le transfert de technologie vers les pays les plus pauvres.

Les deux coprésidents de l’organe intergouvernemental de négociation ont tiré la sonnette d’alarme : « Il est temps de trouver des compromis », a souligné le Néerlandais Roland Driece à l’ouverture du dernier round de discussions, et le Sud-Africain Precious Matsoso s’est montré encore plus direct : « Vous ne pouvez pas vous dégonfler maintenant.

Le succès ou l’échec de la prochaine pandémie pourrait dépendre dans une large mesure de la capacité de l’industrie pharmaceutique à fournir les vaccins, tests et traitements nécessaires – et, surtout, de la manière dont ils seront ensuite distribués.

Thomas Cueni, directeur général de la Fédération internationale des fabricants et associations pharmaceutiques (IFPMA), a mis en garde contre toute tentation de coercition.

“Cela ne fonctionne que si c’est volontaire et basé sur des conditions mutuellement convenues”, a-t-il déclaré à l’AFP.

Pour le patron de l’IFPMA, le transfert de technologie a atteint un niveau sans précédent pendant le Covid et le texte négocié ne va pas dans le bon sens : “Je crains que cela ne crée de gros obstacles” la prochaine fois, dit-il.

«Plus petit dénominateur commun»

Les ONG qui luttent pour une plus grande équité en santé sont très préoccupées par la direction que prend le texte.

KM Gopakumar, chercheur principal au Third World Network, souligne qu’en échange d’engagements contraignants sur le partage des agents pathogènes, les pays en développement veulent bénéficier des fruits de ce partage : vaccins et diagnostics.

Mais, selon lui, tout ce qui touche à l’équité a été « systématiquement mis à l’écart ».

Rachael Crockett, de l’initiative Médicaments contre les maladies négligées, a déclaré qu’il existait un risque de conclusion d’un accord précipité qui « pourrait nous laisser avec le plus petit dénominateur commun ».

Pourtant, l’enjeu est crucial pour les générations futures.

« Il ne s’agit pas d’un vieux document poussiéreux qui restera quelque part sur une étagère », a déclaré Michael Ryan, responsable des urgences à l’OMS.

Car la prochaine pandémie viendra très certainement.

 
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