écrire l’horreur à l’ère de Covid

Cinquante ans après la parution aux Etats-Unis de « Carrie », son premier roman, Stephen King nous plonge tête première dans l’Amérique des années 2020. Dans « Holly », les maux de notre époque forment un personnage à part entière.

La littérature doit beaucoup à Tabitha King. C’est elle qui a récupéré les premières pages d’un manuscrit que son mari, Stephen, venait de jeter à la poubelle dans un accès de découragement. Nous sommes en 1974, Tabitha King vient de sauver Carriele premier d’une longue et vaste série de romans avec lesquels le roi marquera son époque.



Cinquante ans de romans

Cinquante ans se sont écoulés entre la sortie de Carrie et celui de houx. Deux prénoms féminins, deux personnages flamboyants. Et une différence : si le premier récit, décrivant le destin désastreux d’une adolescente dotée de pouvoirs télékinésiques, peut paraître complètement intemporel (et se lit avec la même jubilation malgré son âge vénérable – essayez-le, vous verrez !), le la seconde s’inscrit pleinement, et même pleinement, dans son époque. L’une des premières scènes du roman, et non des moindres, s’ouvre sur un enterrement vidéo. Masques et frictions au gel hydroalcoolique ponctuent comme un refrain, sur fond complotiste, cette enquête sur des disparitions non résolues.

La couverture du roman publié par Albin Michel.

Déjà au cœur de deux autres romans, L’étranger, M. Mercedeset une des longues histoires du recueil Si ça saigne, Holly est un personnage récurrent pour lequel on sent que l’auteur a une tendresse particulière. Plein de fissures, le moral en ruine, le détective privé terrorisé par la pandémie a aussi grandi au fil des années et des livres.

Aucune fantaisie pour vous effrayer à l’ère Trump.

King, 76 ans, a marqué son époque et son époque marque King. Aucune fantaisie pour vous effrayer à l’ère Trump. Le fantastique serait plus rassurant, se dit-on lorsqu’on fait la connaissance du couple Harris, Emily et Rodney, anciens professeurs d’université que King ne laisse aucun doute sur le fait qu’ils sont parfaitement siphonnés. Le lecteur est prévenu : l’horreur se niche dans les recoins des maisons cossues, dans les garages bien aménagés, dans les bons petits plats cuisinés.

Notre avis : 5/5

Il y a cinquante ans, dans Carrie, aussi, l’horreur attendue à la maison, derrière la porte close. Certaines choses changent, d’autres pas, comme la parfaite maîtrise de Stephen King et sa capacité intacte, roman après roman, à nous faire tourner les pages frénétiquement, aussi impatient qu’affolé à l’idée de lire la suite. Oui, merci, Tabitha, vraiment.

«Holly», éd. Albin Michel, 528 p., 24,90 €.

Lire un extrait ici.

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