«La sécurité n’est pas une priorité pour la FIS»

«La sécurité n’est pas une priorité pour la FIS»
«La sécurité n’est pas une priorité pour la FIS»

Nous ne voulions plus revoir ces images. Mais ils sont clairement incontournables dans un sport aussi risqué que le ski. Alexis Pinturault avait déjà payé un lourd tribut l’an dernier avec une grave blessure au genou gauche à Wengen. Un an plus tard, le Français a été évacué par hélicoptère après une violente chute sur le super-G de Kitzbühel, vendredi. Le verdict est définitif. “Il souffre d’une importante contusion osseuse du plateau tibial interne avec fracture associée ainsi que d’une lésion du ménisque interne.», a indiqué la FIS dans un communiqué publié en milieu d’après-midi.

Pinturault a été le plus durement touché, mais les chutes et les interruptions ont été nombreuses à Kitzbühel. Certaines conditions étaient réunies pour que ce soit le cas. “Il y avait deux traces très marquées, ceux qui arrivaient dans la trajectoire étaient secoués et ça les fauchaita expliqué Pierre-Emmanuel Dalcin. Ce n’est même pas un virage où l’on entre à 140 km/h avec un angle, c’est un virage classique avec deux petites bosses. Cela ne remet pas en cause la qualité de la préparation de la piste ni sa dangerosité, elle n’était pas plus dangereuse que les autres années. Il n’y a jamais de course à Kitzbühel sans hélicoptère, les gars, ça fait partie de leur travail.»

« Les Français sont maraboutés »

Nils Allègre s’est échappé dans cette portion qui a été fatale à plusieurs skieurs. “C’est très cahoteux ici, nous avons aussi beaucoup de vitessea reconnu le Français au micro d’Eurosport. Il faut être très réactif mais aussi prendre le temps de s’appuyer sur l’avant du ski.« D’autres de ses compatriotes n’ont pas réussi à gérer ce passage ou la piste en général. Matthieu Bailet et Nils Alphand ont commis des erreurs. Tout comme Florian Loriot qui a lui aussi dû être évacué par hélicoptère. Le Français souffre d’une commotion cérébrale.

Sur un fil, Allègre a tout donné : son super-G en vidéo

Crédit vidéo : Eurosport

Kitzbühel prolonge ainsi le massacre au sein de l’équipe de de vitesse. Adrien Fresquet (tibia), Cyprien Sarrazin (tête) et Blaise Giezendanner (genou) avaient déjà dû mettre fin à leur saison après avoir été touchés respectivement à Beaver Creek, Bormio et Wengen. “Ça fait beaucoup, on a l’impression que les Français sont maraboutés» a déclaré Pierre-Emmanuel Dalcin déçu. Cela peut être un cycle. Parfois ils sont français, parfois suisses, parfois autrichiens… mais c’est votre métier. Même si vos amis se séparent, ce sont des moments difficiles à vivre mais il faut s’y préparer.

“C’est comme ça depuis 20 ou 30 ans…”

Cela fait partie des risques inhérents à un sport aussi dangereux que le ski. Mais il ne suffit pas de les accepter. La question de la sécurité revient sans cesse et le massacre français relance une fois de plus le débat. “CC’est chaque année le même discours, blessés, blessés… c’est comme ça depuis 20 ou 30 ans, déplore Pierre-Emmanuel Dalcin. On peut travailler des combinaisons pour ralentir les coureurs. Il y a le gilet airbag, les combinaisons anti-coupures qui devraient être obligatoires, il ne faut pas oublier que les gars fonce à 130 km/h avec deux lames de rasoir aux pieds… »

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Les bâches et deux rangées de filets : Alphand a tout percé dans sa chute

Crédit vidéo : Eurosport

La FIS reste invariablement pointée du doigt pour son laxisme sur les questions de sécurité, d’autant plus qu’elle est revenue sur sa décision de rendre obligatoire le port du gilet airbag en accordant des dérogations à une quarantaine de skieurs. Les combinaisons sont également au centre du débat. Aksel Lund Svindal, triple vainqueur du Super-G de Kitzbühel, en a parlé en évoquant l’accident de Pinturault sur Eurosport. “On n’a qu’une seule tenue, et quand on parle de ça à la FIS, personne ne parle de sécuritéa déclaré le retraité norvégien. Nous aurons besoin de combinaisons anti-coupures. Je pense qu’il faut faire quelque chose

« Les patins sont trop légers »

« J’ai le sentiment que la sécurité n’est pas une priorité pour la FIS, que les coureurs ont un poids trop faibleapproche Pierre-Emmanuel Dalcin. Il y a cette commission (par sécurité, ndlr) qui a été dissoute, c’est comme dire ‘vas-y et si ce n’est pas toi il y aura quelqu’un pour te remplacer’. Tout le monde en parle, mais cela prend du temps car tout prend du temps en ski. Nous devons prendre une décision radicale, et non « de choix » comme l’airbag. Il faut imposer des conditions de sécurité, l’airbag en fait partie.

L’airbag pose problème, même s’il n’est pas forcément lié à la grave blessure subie par Pinturault ce vendredi à Kitzbühel. Mais cette affaire n’est pas moins révélatrice. Des idées pour améliorer la sécurité dans les épreuves de vitesse existent, mais c’est leur mise en œuvre qui pose problème. “La combinaison, il faut la travaillera insisté Pierre-Emmanuel Dalcin. LENous sommes tous d’accord sur le fait que perdre 2-3 secondes sur un parcours modifierait complètement la vitesse dans les virages, il y a donc des solutions à trouver et c’est dans cette direction qu’elles doivent aller. Mais c’est trop lent.« Ce constat n’est pas nouveau. Et pourtant…

 
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