L’Europe dans le monde à venir, par Treva i Pau

L’Europe dans le monde à venir, par Treva i Pau
L’Europe dans le monde à venir, par Treva i Pau

Il y a quelques jours, Donald Trump faisait des déclarations surprenantes et marquantes, diffusées sur YouTube et inaccessibles peu de temps après. Après avoir affirmé que nous n’avions jamais été aussi proches d’une Troisième Guerre mondiale, il a souligné l’urgence de mettre fin immédiatement au conflit en Ukraine. Et il a ajouté quelque chose d’inhabituel : les ennemis des États-Unis ne sont pas extérieurs, ni la Russie, mais internes, ces départements et services de l’Administration qui ont déclenché des guerres dans le monde entier « à la recherche de monstres » pendant des décennies et ont conduit le pays au troisième rang. le mondialisme. , et ceux qu’il compte combattre !

Trump a déclaré qu’il mettrait fin au conflit ukrainien dans 24 heures. Il n’a donné aucune indication sur la manière dont il compte procéder, ce qui a suscité une multitude de commentaires et d’hypothèses. Quel que soit le scénario qui finira par prévaloir, il ne fait aucun doute que l’Europe devra repenser ses relations avec la Russie.

Christian Hartmann / Reuters

Quels défis et opportunités la nouvelle configuration géopolitique offrira-t-elle à l’Union européenne ? Quoi qu’il en soit, en fonction de l’évolution imprévisible des événements après l’investiture de Trump, les citoyens européens devraient exiger de leurs dirigeants que l’UE soit fidèle à ses principes constitutifs et agisse avant tout comme un agent de paix et un pouvoir médiateur dans les tensions et conflits. La paix entre les peuples en est la cause fondatrice et la raison d’être. Pour ce faire, elle doit disposer d’une puissance défensive ayant pour seul but de donner de la force et d’inculquer le respect et la cohérence dans sa fonction pacificatrice. Cela nécessite également une condition essentielle : l’absence d’ennemis parmi les puissances qui se disputent l’hégémonie mondiale, dont la Russie.

Lorsque le conflit en Ukraine prendra fin, l’Europe devra soutenir sa reconstruction et tenter également d’entreprendre la reconstruction de ses relations avec la Russie. Pour plusieurs raisons impérieuses et une circonstance étonnamment favorable : la première raison est cruciale, c’est l’intérêt existentiel de l’Europe de réintégrer géopolitiquement la Russie et d’éviter son intégration dans un bloc asiatique dont elle s’est approchée humiliée et offensée par le rejet de l’Occident. La deuxième raison est la complémentarité idéale des ressources économiques européennes et russes (grande savoir comment capital productif et humain d’une part et grandes sources d’énergie, de minéraux et de matières premières d’autre part). Et la nouvelle perception de la Russie par les États-Unis, annoncée par Trump, est circonstancielle et très importante.

L’Europe peut-elle corriger, en tout ou en partie, les erreurs commises par l’Occident en rejetant les propositions et offres de coopération de Gorbatchev et Eltsine au début des années 1990 ? Celles-ci auraient pu conduire à une reconfiguration monumentale des puissances de l’Europe et de la Russie dans le monde ! Majoritairement chrétienne et culturellement plus européenne qu’asiatique, dotée d’une littérature, d’un art et d’une musique que l’Europe considère comme siens, la Russie, alliée de la pendant tant de décennies, a été confrontée à l’Europe par la révolution soviétique. Après l’échec de cette tentative et 72 ans plus tard, son rapprochement frustré avec l’Occident au début des années 90 s’est transformé en une nouvelle confrontation dramatique il y a à peine dix ans, qu’il est vital de conclure. La chance, la force et le destin de l’Europe, si elle parvenait à la rendre temporaire et à l’inverser, prendraient un immense tournant en sa faveur.

Lorsque le conflit en Ukraine prendra fin, l’Europe devra tenter de reconstruire ses relations avec la Russie

Au début d’une année au cours de laquelle on peut s’attendre à la cessation du conflit armé en Ukraine, une réflexion importante s’impose de la part des dirigeants de l’Union. Un renversement progressif et en douceur du tout récent rapprochement entre la Russie et la Chine et une recomposition des intérêts communs, d’abord économiques, entre la Russie et l’UE sont-ils envisageables ? Pour le moment, tant la CE que le nouveau secrétaire général de l’OTAN vont dans la direction opposée. Ce dernier a demandé que nous, Européens, adoptions « une mentalité de guerre » avec la Russie (L’avant-garde13/XII/2024), en prévision des prétendus projets de confrontation armée à long terme qu’il attribue à Poutine. Les gouvernements des pays baltes, ainsi que de la Finlande et de la Suède, invitent aujourd’hui leurs populations à adopter des mesures de précaution contre d’éventuelles attaques russes. Ni la Hongrie, pour certaines raisons, ni l’Espagne, la France, l’Italie ou la Grèce, pour d’autres, ne partagent ces inquiétudes et ces craintes.

Le président Sánchez a immédiatement démenti les déclarations de la ministre de la Défense, Margarita Robles, à la une des journaux, il y a quelques mois, affirmant « le risque absolu de guerre en Europe ». Les divergences quant à l’ampleur des menaces de la Russie de Poutine, dues en grande partie aux différentes expériences de ses relations historiques avec la Russie, suggèrent de sérieuses difficultés dans les futures mesures de pacification et de rapprochement. Mais les citoyens devraient exiger de leurs dirigeants un effort de volonté et d’imagination comme celui déployé par Willy Brandt et son équipe en 1970 lorsqu’ils entamèrent, en pleine guerre froide, l’approche du monde communiste, qui prit fin, en raison d’une chaîne d’événements inattendus, rendant possible ce qui semblait irréalisable : l’unification de l’Allemagne vingt ans plus tard.

La cessation du conflit en Ukraine est proche. Et cela obligera les Européens à réfléchir profondément à leurs objectifs géopolitiques et à leur besoin d’un leadership décisif. Nous prônons la paix, pas la guerre ou un conflit permanent.

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Collectif Treva i Pau

 
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