Habituellement, le samedi matin à Montceau-les-Mines, il faut être patient pour se garer sur le parking de la mairie et même en centre-ville. C’est une ruée vers le marché. Mais pas ce samedi 4 janvier 2025. Les semaines précédentes, des voix s’étaient élevées pour suggérer que les commerçants non sédentaires ne reviendraient plus à Montceau, soi-disant « pas assez attractif ». Un problème épineux qui a été soulevé par l’opposition lors du dernier conseil municipal.
Ce samedi matin en effet, en longeant le quai de Gaulle, le marché semblait sombre, nous avons remarqué d’immenses espaces vides. Le rendez-vous, pourtant si populaire aux beaux jours, aurait-il pu s’enrhumer ?
Il y a la vérité.
Au petit matin, le thermomètre indiquait moins 5 degrés, à 11 heures, l’aiguille indiquait même moins 2 degrés, même l’eau du canal commençait à geler, n’incitant pas vraiment les commerçants et les visiteurs à braver ce froid glacial. Heureusement, les plus audacieux ou, pour le dire autrement, « les anciens sont toujours là » souligne un producteur de canards et de volailles de Saint-Vallier.
Au froid, en ce premier marché de janvier, juste après les vacances, s’ajoutent aussi ces commerçants qui en profitent pour prendre un peu de vacances. “D’autres sont malades, les primeurs attendent des jours meilleurs et, effectivement, nous en avons deux qui ont décidé d’arrêter leur activité, un marchand de volailles et un fromager”, poursuit l’éleveur de Saint-Vallier pour qui l’année 2024 a été exceptionnel. « Nous avons même manqué de foie gras. »
Cette situation est-elle spécifique au marché du samedi à Montceau-les-Mines ? La grande majorité des commerçants sont unanimes, “c’est partout pareil et encore une fois, Montceau s’en sort plutôt bien.” Parce que chacun parcourt les marchés de la région et est le mieux placé pour juger. « À Paray-le-Monial, le vendredi ou à Gueugnon le jeudi, c’est encore pire » affirme le traiteur qui reste néanmoins optimiste. « Quand vous avez de bons produits, vous vendez. C’est à Montceau que je travaille le plus.
Dix nouvelles places attribuées
aux commerçants de rue
« Allez voir Chalon-sur-Saône, ils ne sont pas mieux lotis », assure un vendeur de poulets cuits.
Des explications, certains donnent encore « mais tu ne le dis pas » supplient-ils. « Alors je vais vous le dire, notre métier d’infirmière, d’agriculteur, c’est difficile. Il ne faut pas avoir peur de travailler, de se lever à 2 heures du matin, mais aujourd’hui, quand un commerçant s’arrête, personne ne veut reprendre.»
Et quand il fait froid, voire très froid, « le client préfère les grands magasins où il fait chaud, où il trouve tout à portée de main sans courir ici et là. On ne va plus chez notre boucher, notre boulanger, notre primeur, on a envie de consommer comme on utilise son téléphone portable. Tout va bien tout de suite », explique un commerçant sur le marché.
Voir le marché de Montceau avec autant de places vides, « c’est exceptionnel » commente Alexandre, huissier suppléant de la ville de Montceau. Il reprend les arguments cités ci-dessus. “Après les vacances, c’est la basse saison.” Il précise encore, « le nombre de commerçants en période estivale varie entre 120 et 150, en période hivernale, il est de 90 à 110 ».
Preuve que le marché du samedi à Montceau-les-Mines a toujours la cote, la commission d’attribution des places _ pour les nouveaux commerçants ou ceux qui n’avaient pas encore de place fixe _ finalisera 10 attributions.
« Je me souviens de l’époque où à Montceau il y avait jusqu’à 200 commerçants sur le marché », fait remarquer une vendeuse au maire. C’était avant. Même la grande distribution connaît un déclin. Casino et Auchan ferment des magasins et réduisent leurs effectifs.
En effet, il y a tout un tas de facteurs, comme l’après-covid ou l’inflation, qui font que le client a changé ses habitudes de consommation et est toujours à la recherche de la meilleure promotion. Il n’en reste pas moins qu’il est quand même plus agréable de discuter avec un commerçant qui saura vous conseiller que de se retrouver seul devant la balance ou un distributeur pour payer ses courses. Un sourire n’a pas de prix.
En attendant, vivement le printemps !
J.B.
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