Cinq ans après la mort tragique de Cédric Chouviat, trois policiers vont être jugés pour homicide involontaire. Une décision que Doria Chouviat, sa veuve, dénonce fermement, relays Le Parisien.
Le 3 janvier 2020, Cédric Chouviat, livreur en scooter, est interpellé à Paris. Plaqué au sol, casque de moto toujours sur la tête, il avait exprimé neuf fois en treize secondes qu’il ne parvenait plus à respirer avant de se sentir mal. Hospitalisé, ce père de famille de 42 ans est décédé deux jours plus tard.
Les trois policiers impliqués dans cette arrestation seront jugés pour «homicide involontaire», rapporte Le Parisien. Une décision qui résulte de l’ordonnance des juges d’instruction. Ils ont constaté un « comportement inapproprié, négligent et imprudent » de la part des policiers ayant conduit à une asphyxie mortelle. Un quatrième policier échappe au procès, ayant été placé sous le statut de témoin assisté.
Une veuve partagée entre espoir et indignation
Doria Chouviat, sa veuve, a exprimé sur Franceinfo ses sentiments mitigés à l’annonce du procès. « La justice a fait son travail dans le sens où une enquête approfondie a été menée, avec des preuves irréfutables », a-t-elle reconnu, saluant la clarté des conclusions judiciaires.
Elle déplore toutefois la qualification «d’homicide involontaire“une retenue qu’elle considère comme une minimisation des faits.” Cédric est décédé suite à des violences intentionnelles, disproportionnées et illégitimes. Les vidéos, les témoignages et l’expertise médicale le confirment », assure-t-elle avec conviction.
La douleur est également ravivée par la situation actuelle des policiers concernés. « L’assassin de mon mari est le chef de gare. C’est ce qui fait peur. Cet homme ne devrait plus faire partie de la police», a-t-elle dénoncé. , regrettant l’absence de suspension des fonctionnaires impliqués.
L’affaire Chouviat trouve une résonance internationale, notamment en raison des similitudes avec la mort de George Floyd. Les deux événements partagent le terrible détail des derniers mots : « J’étouffe ». Pour Doria Chouviat, ce procès représente une opportunité cruciale. « Nous voulons dénoncer ce qui doit être dénoncé et demander des comptes aux accusés », a-t-elle déclaré, soulignant l’importance d’un verdict exemplaire.
