Neuf victoires en treize matches, dont trois de suite. Un septième succès consécutif pour Jean-Dauger. Trente-huit points au classement. Et une place sur le podium du Top 14 à la mi-saison. Même sans séduire, l’Aviron Bayonnais avance. Camille Lopez et ses coéquipières ont battu Castres (33-12) ce samedi, une semaine après s’être imposées à Vannes (21-27) au terme d’un match terrible en termes de discipline. N’est-ce pas le propre des grandes équipes de faire de la gourmandise les jours de faible appétit ?
La performance des Bleu et Blanc « n’a pas été extraordinaire » face aux Tarnais, selon les mots des Mauléonnais. Entre une touche fautive en première période, beaucoup de jeu vers l’avant, un jeu au pied pas toujours assuré et des occasions gâchées, les locaux n’ont pas su boucler le match. Sans trembler puisque les visiteurs affichaient peu ou prou les mêmes défauts, mais en plus développés. « Nous avons fait le travail mais c’était difficile pour toutes les équipes de préparer ce match de Noël », rappelle Grégory Patat. Trois jours de repos ont été imposés aux joueurs. Qui n’ont eu que deux entraînements, jeudi et vendredi, pour peaufiner leurs automatismes. « Quand on a deux jours pour préparer un match de Top 14, eh bien, ça fait de tels matches. C’est cohérent. Mais nous avons fait le travail. »
Supports sans énergie
L’écart au score est à la fois flatteur, sans pour autant être usurpé. Les Basques n’ont jamais semblé inquiétés par Mathieu Babillot et ses coéquipiers, tout en ayant toutes les difficultés du monde à se détacher d’eux. La preuve : à six minutes de la fin, ils ne menaient que 19-12. La faute en revient aux détenteurs empruntés, coupables de nombreuses maladresses. A l’image du coup de pied bloqué de Maxime Machenaud qui a amené le premier des deux essais de Rémy Baget (7-5, 13e), annihilant presque le joli 50-22 de Joris Segonds, conclu en force par Rodrigo Bruni (7-0, 10e). « Castres est resté dans le match en surfant sur nos petites erreurs de la première mi-temps », reconnaît Camille Lopez, entré en jeu à la 50e minute.
“Je n’aimais pas le langage corporel de mes joueurs, au-delà du contenu”
Son apport, combiné à celui de Guillaume Rouet, Luke Tagi et Lucas Martin, lancés au même moment, a contribué à dynamiser un jeu qui bourdonnait. « Le coaching s’est fait dans ce sens, reconnaît Grégory Patat. Je n’aimais pas le langage corporel de mes joueurs, au-delà du contenu. » Le technicien ne les dédouane pas, mais les péripéties du long voyage jusqu’à Vannes (départ vendredi avec un vol retour annulé tard samedi et reporté dimanche) lui ont pesé selon lui. « On a vu que les joueurs qui étaient à l’aise la semaine dernière, qui avaient de l’énergie, avaient moins d’énergie ce soir (samedi). » Mais Bayonne a la chance cette année de disposer d’un effectif plus nombreux. Remplaçants au coup d’envoi mais appelés très rapidement pour pallier les blessures de Baptiste Chouzenoux (acromio) et Rodrigo Bruni (commotion cérébrale), Baptiste Heguy et Giovanni Habel-Küffner ont confirmé la solide prestation des “encore” de la soirée.
“Les gars étaient contents d’entrer dans le match assez tôt”, a déclaré Heguy. A côté de lui en salle de presse, Camille Lopez souriait. Le week-end dernier, il n’a joué que sept minutes et a fait part de son agacement au staff lors de son entrée sur le terrain. L’affaire est oubliée. “Nous étions heureux de revenir et d’essayer d’apporter quelque chose”, raconte l’international aux 28 sélections. Aujourd’hui (samedi), je pense que nous avons réussi. » Et plutôt bien. Ses points au pied (51e, 55e, 68e) éloignaient le danger potentiel. Avant que Habel-Küffner (74e) puis Maqala (80e+1), pour son dixième essai de la saison, ne détruisent le suspense. « Le match se calme un peu vers la fin mais malgré tout, on a de la sérénité », confie Lopez. C’est vrai. Et c’est une nouveauté chez les Bayonnais.
Remarques
7/10. Habel-Küffner
6/10. Bruni, Heguy, Lopez, Rouet, Carreras, Bourdeau, Maqala, Tuilagi, Tagi, Martin, Paulos, Cormenier
5/10. T. Printemps, Segonds, Cotet
4/10. Bosch, Machenaud, Tiberghien
Non noté. Chouzenoux