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Editorial La Presse de la Manche
Publié le
28 décembre 2024 à 14h02
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Dernier épisode de notre série dédié à anciens commerçants de Cherbourg (Manche), dans le cadre de cette période de Noël.
Cette semaine, nous allons revenir sur une époque pas si lointaine, marquée par un commerce emblématique de la ville et de ses rue Albert-Mahieu: les « premiers fruits » de sœurs Depauw.
Une saga familiale
Ce boutique fermé pendant un certain temps, reste figé dans un autre siècle. Ce commerce était une vraie saga familiale pour les Depauw.
C’est en 1910que le grand-père des sœurs Depauw a pris les rênes de l’entreprise avant remettre à son filsqui confiera lui-même les clés à ses trois filles : Henriette, Yvonne et Denise.
A l’époque du père, il s’approvisionnait directement auprès de Halles de Parisle «ventre» du capital .
Fruits et légumes
Alors que Continent de Promodestriomphé Quai de l’entrepôt porté par un vent de modernitédans le Années 70 à 90l’entreprise Depauw fonctionnait désuet comme l’une des sœurs l’a dit un jour :
Ici, personne ne s’aide. L’autre jour, des estivants ont pris un sac et ont commencé à toucher les fruits. Je leur ai dit que c’était nous qui servions. Ils n’aimaient pas ça, mais tant pis.
Oui, l’entreprise familiale n’était pas une start-upde notre époque, mais un établissement qui technologie résistée : Non caisse enregistreuse électroniquemais simplement des poids en laiton sur une balance, avec les sœurs toujours vêtues de blouses blanches impeccables.
Retraite en 1999
Quand les sœurs virent supermarchésarrivés, ils ont senti une certaine peur . Plus pendant des décenniesle magasin a tenu bon, ce qui a fait dire à Henriette :
Lorsque les clients sont satisfaits de la qualité de vos produits, ils restent. La qualité est la seule chose qui est vraie.
En 1999 jel’heure de la retraite j’ai sonné pour les sœurs. C’était pour eux l’occasion de plongez-vous dans l’histoire du magasin, eux qui, pendant des années, les avaient vu grandir, se marier et vieillir générations et générationsde Cherbourg.
Cela a même fait dire aux gens aux touristesrevenant de temps en temps à Cherbourg : « Vous êtes toujours là ! »
Cela n’arrive pas
Pour les sœurs, le client était roi. Aujourd’hui, en 2024, certains commerçants se permettent de parler de manière informelle à leurs clients alors qu’ils ne les connaissent pas, ce qui aurait certainement fait bondir Henriette, Yvonne et Denise Depauw, qui ont déclaré à l’unanimité :
Nous n’avons jamais appelé nos clients par leur prénom, même ceux que nous connaissons depuis des années. Cela n’arrive pas !
A l’image de son magnifique lettrage créé par peintres de lettresle magasin était le reflet de beaucoup de souvenirss pour les sœurs, notamment lors du tournage de Parapluies de Cherbourg.
Désormais vacante, quel avenir pour cette petite boutique ? Nous espérons qu’il conservera sa décoration surannée d’une époque révolue.
Nicolas CALLUAUD
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