Alerte générale !
Rien ne va plus dans la tour de contrôle des émotions de Riley, qui a fêté ses 13 ans et marche avec ses « meilleures amies pour la vie » vers un camp de hockey. Un énorme bouton rouge, intitulé Puberté, vient d’apparaître au milieu de la console de contrôle des affect de l’écolière sur laquelle veille en harmonie le club des cinq émotions : Joie, tristesse, peur, dégoût et colère. Des ouvriers avaient effectivement réalisé de petits travaux d’aménagement, mais imaginer qu’il allait falloir faire de la place à une poignée d’inconnus… Anxiété, Embarras, ennui et envieIls se précipitent sans prévenir et chamboulent tout ! L’adolescence n’est pas un long fleuve tranquille
L’odyssée de l’adolescence
« Mon ambition : filmer le passage où Riley quitte le monde de l’enfance pour prendre conscience d’elle-même. Je voulais montrer la lutte intérieure d’un adolescent pour essayer de s’accepter “, expliquer Kelsey Mann, le réalisateur qui a repris le flambeau du chef-d’œuvre de 2015 a signé Pete Docteur. Pour rendre compte du tsunami émotionnel que constitue l’adolescence, le fameux complexe du homard cher à Françoise Dolto (cette période de fragilité où l’adolescent, comme la mue du crustacé, change de carapace et se retrouve un temps psychiquement nu avant que celle de l’adulte ne prenne plus), la production s’est inspirée de neuf « cobayes » adolescents et a consulté des psychologues et des pédopsychiatres. Certaines émotions envisagées, comme la culpabilité ou la honte, sont négligées pour ne pas surcharger le scénario, déjà bien plus complexe que la moyenne des films d’animation. Avec Anxiety et son look seventies du Muppet Show, il y a du culte dans l’air.
Une carte historique
Cette suite, admirable dans le fond comme dans la forme, a fait l’unanimité… et se classe au huitième rang des plus grands succès de l’histoire du 7e art, avec plus de 1,6 milliard de dollars au box-office. Une première pour un film d’animation. En France, 8,4 millions de spectateurs en ont fait un triomphe.
Adèle’s voice
Chez Pixarles voix sont toujours enregistrées en amont pour offrir une base créative aux designers. Pour Ennui, grand parti trop blasé, c’est la première fois qu’un acteur prête sa voix deux fois pour la version originale et la version française. Et parce que les Américains utilisent parfois le mot ennui, en français dans le texte, la production souhaitait un frenchy avec un délicieux accent local. Adèle Exarchopoulos a été choisi, à l’aveugle, parmi trente tests vocaux.
Vice-Versa 2, vendredi 27 décembre à 21h10 sur Canal+
JULIEN BARCILON