Ce lundi 7 janvier 1963, en rentrant à l’école, après les vacances de Noël, c’est avec un œil nouveau que les élèves du lycée Bel-Air d’Angoulême regardent le jeune professeur de mathématiques chargé de leur expliquer les arcanes quotidiens de algèbre et équations. Et pour cause. Couronnée Miss France le soir du réveillon, Miss Muguette Fabris, la belle brune qui, le dimanche, nettoie les pare-brise pour aider ses parents à leur station-service, est officiellement devenue, entre les deux ans, « la plus belle des belles » !
Co-sponsorisé par « Sud Ouest »
Aussi belle que Cléopâtre ou Sophia Loren
Parrainé par « Sud Ouest » avec l’Union fédérale des Anciens Combattants et l’Office de Tourisme de Bordeaux, la « Fête de l’élégance et de la beauté » a eu lieu le lundi 31 décembre 1962, le soir du réveillon, à Bordeaux, au Grand-Théâtre. Il s’agissait du quinzième concours français du genre et également du deuxième à se dérouler dans la capitale girondine. Pour l’occasion, le Palais de Victor Louis a programmé une opérette, « L’Inconnu de Saint-Moritz », qui a fait salle comble. Dès le rideau tombé, les choses sérieuses ont commencé, avec le défilé de dix-sept reines de beauté venues des quatre coins de la France, parées de fourrure et de bijoux et présentées par le délégué général du comité Miss France, Louis Poirot de Fontenay.
Au terme de longues délibérations – pour le jury, présidé par l’éminent professeur René Girard, docteur en médecine et président de l’office de tourisme de Bordeaux, le choix fut très difficile – c’est finalement à 2 heures du matin que le verdict tomba: Muguette Fabris, favori du public, a gagné. Aussi belle que Cléopâtre ou Sophia Loren, aux mensurations idéales (90-50-90 et 1,69 mètre pour 54 kilos), l’Angoumoisine de 22 ans représentait l’Île-de-France.
Tête aussi pleine que bien formée, elle remplira ses obligations de reine de beauté sans jamais renoncer à sa vocation d’enseignante.