Dominique Pelicot condamné à 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale

Dominique Pelicot condamné à 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale
Dominique Pelicot condamné à 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale

Une peine de 20 ans de réclusion criminelle a été prononcée le 19 décembre contre Dominique Pelicot, pour avoir drogué, violé et fait violer son épouse Gisèle Pelicot par des inconnus. Une peine conforme aux réquisitions.

Il a tout avoué depuis son arrestation le 2 novembre 2020. Dominique Pelicot a été condamné ce jeudi 19 décembre à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir drogué, violé et fait violer son épouse Gisèle par des inconnus pendant près de dix ans. Une peine conforme aux réquisitions.

Le tribunal correctionnel du Vaucluse l’a reconnu coupable de tous les chefs d’accusation. A savoir, viol aggravé de Gisèle Pelicot, tentative de viol et viol aggravé de l’épouse d’un coaccusé, mais aussi captation d’images à caractère sexuel concernant sa fille Caroline et ses ex-belles-filles.

Au cours de ce procès qui a duré 15 semaines, Dominique a été décrit comme la « clé de voûte », le « chef d’orchestre » d’une machination criminelle qui consistait à endormir sa femme avec du Temesta, un anxiolytique, avant de la violer à cent reprises. L’homme, alors installé à Mazan (Vaucluse) pour sa retraite, va aussi recruter des hommes sur le site – depuis fermé – Coco.gg. Il était également jugé pour le viol de l’épouse d’un de ses coaccusés, Jean-Pierre M.

« Je maintiens que je suis un violeur comme tout le monde dans cette salle », a déclaré le septuagénaire le 17 septembre lors de sa première audience devant le tribunal.

Les motivations encore floues

Depuis quelques jours, le procès a été suspendu en raison de l’état de santé du septuagénaire, hospitalisé pour soigner une infection urinaire, un caillot de sang dans la vessie et un problème de prostate. Une fois l’accusé rétabli, le tribunal correctionnel du Vaucluse a ordonné des aménagements, à commencer par le remplacement du banc en bois sur lequel il était assis par une chaise plus confortable.

Tout au long de l’enseignement et des débats, Dominique Pélicot a reconnu les faits. Le tribunal correctionnel du Vaucluse, mais aussi Gisèle Pelicot qui faisait face à son ex-mari, ont recherché les motivations des prévenus. Dominique Pelicot dira seulement qu’il a voulu « soumettre une femme insoumise ». Le septuagénaire évoquera aussi son enfance comme point de départ de sa perversité.

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Une enfance marquée par « un traumatisme »

A la barre, il a évoqué son père incestueux, sa mère violente, puis un viol qu’il a subi à l’âge de neuf ans lors d’une hospitalisation et un autre viol auquel il a été contraint de participer à l’âge de 14 ans sur un chantier. “On ne naît pas comme ça, on le devient”, a-t-il lancé à la barre pour se justifier. Il lui assure qu’il a tenu 40 ans, mais “c’était trop lourd à porter”.

« On ne peut pas dire que ma vie n’a pas été influencée par cela. Côté A et côté B, c’est le même homme, mais avec des addictions”, a-t-il ajouté, se qualifiant d'”égoïste”.

Les experts le décrivent comme un « pervers manipulateur » dévoré de « fantasmes obsessionnels », « sans aucune empathie », le septuagénaire ayant « une propension à considérer les autres comme des objets ». Ce dont s’était défendu Dominique Pelicot.

Un « manipulateur »

Tout au long de l’audience, ses coaccusés l’ont présenté comme un « manipulateur », affirmant avoir été dupé par lui. « L’ogre de Mazan », « le loup du Ventoux », « le monstre », « le minotaure, mi-homme mi-taureau, symbole de l’homme dévoré par ses pulsions », un « caméléon » ou encore une « anguille », « faiseur de violeurs », « Machiavel »… Les qualificatifs sont nombreux pour qualifier celui qui invitait des hommes chez lui à Mazan pour faire violer sa femme.

« Je ne leur ai pas menti, ils le savaient très bien. Ils ont été réceptifs à ma demande. Les hommes qui sont venus chez moi ne sont pas venus par hasard », a-t-il toujours affirmé.

Ses derniers mots furent pour son ex-femme Gisèle et sa famille. “Je regrette ce que j’ai fait, en la faisant souffrir pendant quatre ans, je leur demande pardon”, a-t-il déclaré.

Autres affaires judiciaires en cours

Il reste des zones d’ombre dans ce procès. Dominique Pelicot était également jugé pour avoir pris des photos nues de ses deux ex-belles-filles et de sa fille Caroline. Cette dernière est persuadée que son père l’a également maltraitée après l’avoir endormie.

Les doutes de Caroline Darian ont donné lieu à de nombreux face-à-face avec celui qu’elle appelle désormais son « ancêtre ». “Je ne t’ai jamais touché Caroline”, a-t-il insisté à chaque fois qu’on l’interrogeait sur un éventuel inceste sur sa fille ou ses petits-enfants.

Cette condamnation ne marque pas la fin des ennuis judiciaires de Dominique Pelicot. La cellule des affaires froides de Nanterre l’a mis en examen pour deux affaires, un viol suivi d’un meurtre en 1991, à Paris, qu’il nie, et une tentative de viol en 1999 en Seine-et-Marne, qu’il reconnaît, avoir été confondu par son ADN. . Il pourrait être jugé pour ces faits. Dominique Pelicot a dix jours pour faire appel de cette décision.

 
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