“Depuis samedi, on n’a toujours pas vu l’ombre d’une aide militaire”, s’insurge une Lot-et-Garonnaise

“Depuis samedi, on n’a toujours pas vu l’ombre d’une aide militaire”, s’insurge une Lot-et-Garonnaise
“Depuis samedi, on n’a toujours pas vu l’ombre d’une aide militaire”, s’insurge une Lot-et-Garonnaise

Lc’est le chaos. L’apocalypse. Julie, 44 ans, est épuisée. Dans ses messages vocaux, la jeune femme cherche des mots. « Je crois qu’à des milliers de kilomètres de distance, il vous est impossible de comprendre ce qui se passe réellement ici. » Le cyclone Chido a tout dévasté sur son passage samedi. Sa maison incluse. Les tôles du toit de sa maison ont été rapidement arrachées puis emportées par le vent, sous la force du vent. L’institutrice s’est alors réfugiée avec sa compagne, sa fille de 4 ans et son nourrisson dans la salle de bain, de 6h à 16h. « C’était la seule pièce sur laquelle il y avait un toit en béton. Tous les murs tremblaient. A tout moment, un rayon aurait pu tomber sur nous… C’était tellement traumatisant. »

Après quinze années passées à Agen, où elle exerçait le métier de coiffeuse, Julie quitte le Lot-et-Garonne en 2016 pour rejoindre Mayotte. Elle vit depuis sur l’île de Petite Terre, où elle a construit sa vie de famille. « Il ne nous reste plus rien », dit-elle dans un sanglot. « J’ai vu et je vois encore aujourd’hui des choses horribles… Dire qu’il n’y a qu’une vingtaine de morts est faux. Il y en a des milliers sous les tôles des bidonvilles. Et de toute façon, on n’aura jamais le nombre exact car ici, la tradition musulmane est d’enterrer le défunt le jour même. »


Le toit de la maison de la famille de Julie ne tenait pas.

J.H.

En milieu de semaine, colère et incompréhension se sont ajoutées au traumatisme. Julie et son compagnon restent optimistes face à « l’inertie de l’État français. Depuis samedi, comme on nous l’a dit, nous n’avons toujours pas constaté la moindre aide militaire. Pas l’ombre d’une main tendue… Peut-être qu’on ne les voit pas… Mais j’en doute ! Nous ne comprenons pas pourquoi cela prend autant de -. Et l’arrivée d’Emmanuel Macron n’y changera rien ! » Elle ajoute : « Aussi, dans les rues, c’est le chaos. Les gens récupèrent les prisons et reconstruisent eux-mêmes leurs maisons. L’anarchie commence à régner : les pillages s’intensifient. Déjà, dès la fin du cyclone, il y en avait. »

Dire qu’il n’y a qu’une vingtaine de morts est faux. Il y en a des milliers sous les tôles des bidonvilles. »

“La guerre de l’eau”


Julie et sa famille ne peuvent plus vivre dans cette maison.

J.H.

Julie et sa petite famille sont hébergées ici et là chez des amis, des collègues et des connaissances. « On change de maison tous les jours ! Nous restons à une courte distance. Avec les valises et les quelques affaires que j’ai pu récupérer. Et encore une fois, nous sommes conscients que notre situation n’est pas la pire. » A ces contingences matérielles s’ajoute la vie avec un nouveau-né… « Avec le choc, je n’ai plus de lait qui coule. J’ai réussi à trouver du lait en poudre mais hier il ne nous restait plus qu’un paquet d’eau. Heureusement, j’ai un collègue qui possède plusieurs packs et qui nous dépanne. Dans les magasins, du moins ceux qui peuvent rouvrir un peu, c’est impossible. C’est la guerre de l’eau… »

Julie espère être rapidement rapatriée avec sa famille en métropolitaine, où sont basés ses parents. En attendant, elle explique avoir le sentiment d’être “prise en otage”. « Il nous est interdit de sortir. Nous devons aider. Oui, d’accord. Mais je n’ai plus de maison ici. Je n’ai plus rien. Je suis maman d’un nouveau-né, d’une petite fille… Que puis-je réellement faire ? »

 
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