« La vérité finira par triompher », affirme Nicolas Sarkozy dans un message sur X, plusieurs dizaines de minutes après le verdict. Ce jeudi 18 décembre, il a été définitivement condamné dans l’affaire des écoutes téléphoniques, aussi appelée affaire Paul Bismuth, après le rejet de ses recours par la plus haute instance de la justice.
Jusqu’ici suspendue, cette peine, à laquelle s’ajoute trois ans d’inéligibilité, est désormais applicable. Nicolas Sarkozy, 69 ans, sera convoqué devant un juge des peines qui devra déterminer les modalités de son bracelet électronique.
«Mes droits de plaideur ont été bafoués»
« Je viens d’être condamné pour un soi-disant ‘pacte de corruption’ avec quelqu’un – le juge Azibert – avec qui je n’ai pas parlé, sans aucune compensation, ni financière ni d’aucune sorte. On me reproche d’avoir pensé à aider une demande qui n’a jamais été formulée, avec une intervention qui n’a jamais été faite, en échange d’un service qui n’a jamais été demandé ni fourni”, indique-t-il. Et d’ajouter : « Comme je l’ai toujours fait durant ces 12 longues années de harcèlement judiciaire, j’assumerai mes responsabilités et j’en ferai face à toutes ses conséquences. Ce n’est en aucun cas mon intention de me plaindre. Je suis tellement consciente d’avoir été favorisée par la vie à bien des égards.
Dans le même message, il déclare : « Je ne suis pas décidé à accepter la profonde injustice qui m’est faite. Mes droits de plaideur ont été violés tant au niveau de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme que de celle du Conseil constitutionnel. Le recours que je lance devant la CEDH pourrait malheureusement conduire à une condamnation de la France. Je tiens à réitérer ma parfaite innocence et rester convaincu de mes droits. Ma détermination est totale sur ce dossier comme sur les autres.»
Nicolas Sarkozy a clamé son innocence dès le début
Dans l’affaire Bismuth, l’ancien chef de l’Etat a été, le 17 mai 2023, une seconde fois reconnu coupable d’avoir conclu un « pacte de corruption » en 2014, aux côtés de son avocat historique, Thierry Herzog. avec Gilbert Azibert, premier magistrat à la Cour de cassation, afin qu’il puisse transmettre des informations et tenter d’influencer un pourvoi déposé par Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt. Et ce, en échange d’une « aide » promise pour un poste honorifique à Monaco.
Les trois hommes ont été condamnés à la même peine, l’avocat étant interdit de porter la robe noire pendant trois ans. Clamant d’emblée leur innocence, ils ont fait appel, soulevant 20 arguments examinés lors d’une audience le 6 novembre, à l’issue de laquelle la décision a été mise en délibéré.
L’affaire dite des écoutes trouve son origine dans une autre affaire judiciaire, celle du financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 – affaire pour laquelle il sera jugé début 2025. Les enquêteurs avaient découvert que l’ancien chef de l’Etat avait ouvert une deuxième ligne téléphonique au nom de Paul Bismuth, une ligne non officielle.
Cette nouvelle intervient alors que l’ancien locataire de l’Élysée doit comparaître à partir du 6 janvier, et pendant quatre mois, devant le tribunal judiciaire de Paris, dans l’affaire de soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
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